Algérie

Des festivals ou événements festifs


Les festivals culturels ou artistiques sont d?abord perçus à travers leur organisation et leur déroulement comme de grands espaces culturels, artistiques, et une occasion de production et de performance pour les artistes. De même qu?ils constituent des reproducteurs et des promoteurs de leurs projets artistiques.Chez nous, et avec la manière dont ils sont organisés, ils sont loin de correspondre à cette idée. Mieux, ils sont devenus des événements festifs, alors qu?ils peuvent être des outils très efficaces pour la promotion et la valorisation de notre immense patrimoine culturel et artistique traditionnel ou contemporain.Pire, n?importe qui organise n?importe quoi, sans perspectives ou études fiables sur l?intérêt et les divers dividendes qu?on peut en tirer sur les plans culturel, académique ou économique. Du fait de l?absence de vision sur les missions des projets-spectacles des artistes professionnels ou amateurs participant à ces festivals, ces derniers doivent être assurés de l?accompagnement et du suivi nécessaires pour qu?ils puissent poursuivre une carrière à la dimension de leurs ambitions artistiques par ceux-là même qui les invitent à prendre part à ces manifestations.Généralement chez nous, après les primes dans les différents festivals nationaux ou régionaux, après la médaille et la traditionnelle collation en leur honneur, ils sont livrés à eux-mêmes. Pire, au premier festival national de la musique et de la danse gnaouies, qui s?est déroulé du 27 au 31 mai de l?année dernière à Bechar, les lauréats et les troupes participants ont pris le bus à destination de leurs villes d?origine dès la fin de la cérémonie de remise des prix, tard dans la nuit. Ce qui démontre l?intérêt qu?on porte à nos artistes amateurs, dont Khaled et Mami qui ont débuté leur carrière comme eux, c?est-à-dire dans l?indifférence, pour apparaître après comme de véritables icônes du showbiz mondial.Il serait juteux et honorable que les lauréats des festivals chez nous soient pris en charge sérieusement par des actions d?enregistrement dans des studios offrant des conditions techniques optimales pour que leurs produits connaissent une large diffusion auprès du public. Les radios doivent être mises à contribution pour la promotion de ces artistes. Le cas est le même pour les artistes peintres, les jeunes écrivains, nouvellistes et poètes des deux sexes, qui, dès qu?ils reçoivent un prix, sont jetés aux oubliettes, pour apparaître le temps de l?édition suivante du festival spécialisé. Puis, c?est encore les oubliettes.Pourtant, le décret exécutif n° 03-297 du 10 septembre 2003 fixe et définit bien les modalités d?organisation des festivals nationaux et leurs buts, notamment dans son article 2-bis, qui stipule que l?organisation des festivals culturels participe à la préservation des arts et à l?encouragement de la création artistique et littéraire. De même qu?il décrète l?encouragement de l?action culturelle et son développement par l?enrichissement du produit culturel et artistique et sa diffusion, en plus de la création d?un cadre propice à l?échange d?expérience, d?expertise entre artistes, créateurs, opérateurs culturels algériens et étrangers, et enfin la préservation du patrimoine culturel national et sa mise en valeur.La mise en valeur de notre patrimoine culturel doit être le souci des organisateurs de ces festivals, dont nombreux n?ont pas la dimension requise. Comme preuve, un journaliste d?El-Hura, originaire de Bechar, en visite familiale dans cette même cité, a voulu, dans un élan patriotique, prendre avec sa caméra quelques séquences du déroulement du festival du gnaoui pour le faire connaître auprès des téléspectateurs de cette chaîne, qui dispose pourtant d?une représentation légale en Algérie, a été gentiment reconduit par les organisateurs. Où est donc la promotion et la vulgarisation médiatique mondiale de nos festivals et surtout de notre patrimoine ?
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)