Algérie

Des femmes, des mineurs et un enfant de 4 ans parmi l'expédition



Une femme de 35 ans avec son enfant de 4 ans, deux jeunes filles de 18 et 30 ans, trois mineurs de 16 et 17 ans et 19 harraga adultes, dont un ayant récidivé quelques heures à peine après sa libération par la justice. Telle est la composante d'une expédition clandestine peu ordinaire qui a été interceptée hier par les éléments des garde-côtes de la marine de Annaba. C'est ce qu'a confirmé Zaïdi Abdelaziz, chef de la station maritime principale des garde-côtes de Annaba. Ils étaient tous entassés dans une embarcation artisanale de 4 m motorisée par un Suzuki 40 chevaux lorsqu'ils ont été aperçus à 2h30 à 5 miles marins au nord de la plage de Sidi Salem. La femme et les deux filles sont originaires de Annaba. Tout autant que les trois garçons mineurs, elles ont dû payer chacune 70 000 DA pour « réserver » une place sur l'embarcation de rêve. Originaires de Souk Ahras, Skikda et Annaba, les 25 harraga ont passé plusieurs jours à scruter le ciel et espérer des conditions climatiques favorables pour appareiller à partir de la plage de Sidi Salem. Hier, ils l'ont fait. Ainsi, le fait marquant est que les femmes algériennes commencent à céder à l'enchantement des passeurs sans scrupules qui leur promettent monts et merveilles dès leur arrivée sur les côtes italiennes.Divorcée, au chômage et vivant seule avec à sa charge un enfant de 4 ans, Zohra dit n'avoir aucun espoir pour rester en Algérie. L'espoir est beaucoup plus exprimé pour l'avenir de son enfant qui, par cette tentative de brûler les frontières, tente de l'épargner d'un avenir incertain en Algérie dont elle est victime. C'est par instinct maternel protecteur qu'elle a agi ainsi. Elle sait que les enfants et mineurs sont protégés par des conventions internationales jusqu'à l'âge adulte dont l'Italie, le pays d'accueil, est signataire. Elle sait également que les femmes seules avec enfants sont également protégées par des conventions internationales. D'où l'enjeu de cette escapade. Cependant, tel un château de cartes, ce rêve s'est effondré à l'émission du premier décibel provenant du mégaphone des garde-côtes les sommant d'arrêter.L'embarcation affalée au port, les 25 harraga ont subi le traitement de routine et ont été présentés au procureur près tribunal de Annaba. Libérés, ils comparaîtront le 21 décembre prochain en réponse à une citation directe. Rappelons que 65 candidats à l'immigration clandestine ont été interceptés avant-hier par les mêmes éléments des garde-côtes. Ce qui porte le compte à 80 harraga arrêtés en 48 heures.


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