Algérie

Des faussaires tous azimuts


Des faussaires tous azimuts
Le tribunal de la cité Djameleddine a traité, hier, une affaire liée au faux et usage de faux dans des documents officiels. Cette affaire, dans laquelle sont impliquées quatre personnes, a été éventée à la suite de l'émission d'un mandat d'arrêt, il y a une semaine, du principal accusé, jugé et condamné pour d'autres faits.
Ce dernier, qui était poursuivi pour le délit d'utilisation d'explosifs dans la pêche, était activement recherché par la police. Les policiers qui s'étaient présentés, il y a une semaine, à son domicile ont procédé à son arrestation. Lors de la fouille effectuée dans son habitation, ils découvriront une carte nationale d'identité et plusieurs autres documents officiels. Au cours de son interrogatoire, il avouera qu'il avait confectionné cette fausse carte d'identité grâce à l'aide de son épouse, employée au secteur urbain de Sidi El-Bachir (ex-plateau Saint-Michel), en plein centre-ville d'Oran.
Interrogée à son tour, elle ne niera pas son implication toute en mettant en cause un de ses proches employés dans le même secteur urbain. Au total, ce sont quatre individus qui sont poursuivis dans le cadre de cette affaire qui a montré l'ampleur du phénomène de faux en écritures dans des documents officiels. En effet, les juridictions dans la wilaya d'Oran ont eu à traiter au cours de l'année 2011 pas moins de 22 affaires liées à ce genre de crime.
Plusieurs individus cités lors des procès ont avoué user de faux moyennant des sommes d'argent. Pour les mis en cause dans cette dernière affaire, l'épouse du principal accusé a reconnu avoir versé à un agent de l'administration communale 30 000 dinars pour obtenir à son époux un extrait d'acte de naissance falsifié lui permettant de postuler à une fausse carte nationale sous une autre identité.
Et le phénomène a touché pratiquement toutes les strates de l'administration locale. Des agents de la wilaya ont été mêlés à une affaire de trafic de cartes grises alors que d'autres de la daïra ont été cités à comparaître devant un tribunal pour de faux passeports et des fausses cartes nationale d'identité.
L'informatisation du service de l'état civil de l'APC d'Oran n'a pas empêché certains de trouver des failles leur permettant de continuer à sévir moyennant des sommes d'argent réclamées souvent par des intermédiaires qui gravitent autour des sièges des secteurs urbains et des communes. Mais l'affaire qui continue de défrayer la chronique à Oran est incontestablement celle d'un veilleur de nuit qui s'est vu réclamer un montant de 15 milliards de centimes au titre de taxes sur des opérations d'importation de sucre qu'il était supposé avoir effectuées à partir du port de Mostaganem.
Les faits, qui s'étaient déroulés au début des années 2000, avaient été jugés cinq années plus tard. L'enquête avait permis d'établir qu'un agent de la daïra d'Oran, qui était affecté au service des cartes nationales d'identité, avait trouvé une belle astuce pour arrondir ses fins de mois. Ce dernier remettait les cartes d'identité nationale périmées,
réclamées à leurs titulaires lors des opérations de renouvellement, à des importateurs véreux qui n'hésitaient pas à faire endosser toutes leurs opérations commerciales à des inconnus dont le seul tort était d'avoir fait confiance à l'agent véreux. Depuis la législation commerciale et douanière a changé, mais cela n'a pas empêché certains indélicats de trouver la parade pour que le faux en documents officiels ait encore de beaux jours devant lui.


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