Algérie

Des familles prises en otages à Bouira



Des familles prises en otages à Bouira
Des dizaines de familles résidant dans des garages, sis au quartier des 56-Logements, en plein c?ur du chef-lieu de Bouira, sont menacées d'expulsion par les propriétaires de ces taudis de fortune. Ainsi, selon nombre de locataires, ils viennent de recevoir des avis d'expulsion sous huitaine. C'est le cas de Laïdaoui Ahmed, père de trois enfants, exerçant comme gardien du marché couvert de Bouira, pour la modique somme de 6000 DA/mois qui doit, selon ces dires, payer un loyer mensuel de 9000 DA pour s'offrir un "foyer" d'à peine 10 m2."Si je venais à être chassé par le propriétaire, ma femme, nos trois enfants et moi nous n'aurions nulle part où aller. Nous vivons avec une épée de Damoclès sur la tête", a-t-il indiqué. Sa femme, atteinte de maladie cardiovasculaire ainsi que d'asthme chronique, fait savoir que son mari a été "injustement", selon ses dires, exclu de la listes des 814 logements sociaux affichée récemment. "Cela fait 18 ans que nous vivons comme des rats dans ces garages. On a introduit un recours comme tout le monde, mais on ne croit plus aux miracles", dit-elle d'un ton résigné. Avant de laisser éclater sa colère : "Les pouvoirs publics nous traitent comme si nous étions des parias, avec mépris et dédain (...) Nous sommes las de cette vie misérable." D'autres familles locataires de ces garages ont été sommées par les propriétaires de trouver un autre endroit où loger, et au moment de notre passage sur les lieux, jeudi dernier, elles faisaient leurs valises. "On va dormir sous le pont Sayeh, ma femme, nos cinq enfants et moi", dira, la mort dans l'âme, Amar, un quinquagénaire, cordonnier de son état. Ces locataires possèdent-ils un contrat de location ' Selon leurs dires, aucun d'entre eux ne possède un bail de location, pour la simple raison que les propriétaires refusent de leur établir le moindre document. "On est tous à la merci des propriétaires (...) Ils peuvent se réveiller un beau jour, comme ils le font actuellement, et nous mettre à la porte et nous n'avons aucun moyen pour nous défendre", expliquent-ils. M. Laïdaoui soulignera une chose aussi cruelle que simple : "Ils ne veulent pas nous établir un contrat pour qu'on soit toujours à leur botte. Ils peuvent nous écraser en une fraction de seconde, et à leurs yeux, ils nous font une fleur en nous louant ces garages", avant d'ajouter : "Nous sommes face à des profiteurs. Ils profitent de notre détresse pour nous imposer leur diktat, et comme nous n'avons pas le choix, nous sommes obligés de nous soumettre." Lors de notre présence sur les lieux, aucun de ces propriétaires n'a souhaité s'expliquer sur les motivations qui les ont conduits à vouloir expulser leurs locataires.
RAMDANE BOURAHLA


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