Algérie

Des familles mettent leurs bijoux au clou



Fâcheux concours de circonstances pour les ménagères : Ramadhan a coïncidé cette année avec la rentrée scolaire. Deux évènements tant appréhendés par les pères de familles qui doivent mettre la main à la poche pour faire face à de nombreuses dépenses. Avec un maigre salaire et la flambée des prix, il est difficile, même pour les bourses moyennes d?assurer. Des femmes ont été contraintes d?engager leurs bijoux à l?agence de prêt sur gage, ou les vendre carrément en contrepartie d?un petit pécule. La seule agence de Constantine est prise d?assaut dès les premières heures de la matinée par des dizaines de personnes. Les bijoux sont pesés et pour chaque gramme d?or on prête jusqu?à 500 DA sur un échéancier d?une année avec un taux d?intérêt qui peut atteindre les 15 %. A 8 h 30, heure de l?ouverture de l?établissement, situé rue Thiers, il y?avait déjà à l?extérieur une file interminable, constituée essentiellement de femmes qui attendaient, pour certaines, depuis plus d?une heure.Pour passer le temps elles parlent de tout et de rien, mais surtout de la cherté de la vie et de la difficulté à subvenir aux besoins de leurs familles. Chacune a sa propre histoire à raconter. Pour cette femme au foyer, son mari professeur dans un lycée, n?arrive plus à joindre les deux bouts. « Avec trois enfants scolarisés, la rentrée scolaire nous a ruinés. Nous avons déboursé plus de 12 000 DA pour les effets vestimentaires, sans compter les articles scolaires et autres ». Dans le même registre, et concernant les femmes qui désirent vendre leurs bijoux, celles-ci trouveront toujours preneur, mais il faudra les sacrifier à des prix bien en deçà de leur valeur réelle, le malheur des uns, en effet, faisant souvent le bonheur des autres. Le prix du gramme d?or de casse, qui avoisinait les 110 DA il y a quelques semaines, a chuté pour atteindre les 900 DA, nous dit-on. Certains bijoutiers, qui maîtrisent l?art de la négociation, arrivent même à obtenir moins dans certains cas auprès de citoyens dans le besoin. Il est vrai que pour nombre de bijoutiers à Constantine, le mois de Ramadhan est synonyme de bonnes affaires.


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