Des familles en sursis à la rue de Tlemcen

Pas moins de 10 familles occupant encore leur logement d'un immeuble qui a connu un effondrement partiel, le 18 septembre dernier, vivent la peur au ventre de crainte d'un autre effondrement. Ainsi, sur les 16 logements que compte cette bâtisse, sise au 16 rue de Tlemcen, 6 familles ont été contraintes d'évacuer les lieux suite à l'effondrement qui a touché principalement les balcons du patio donnant sur leur porte d'entrée. «Depuis, et après les fortes pluies de la mi-novembre, les murs des appartements endommagés ne tiennent qu'à un fil et il suffit d'un petit mouvement de l'édifice pour que tout s'écroule», devait nous déclarer une locataire du 1er étage. D'ailleurs, les locataires qui n'ont pas quitté encore les lieux ont dû cotiser pour évacuer tous les décombres qui se sont entassés au niveau de la cour, et ce, de peur que sous le poids des débris, l'immeuble ne s'effondre totalement. Aujourd'hui, et après plus de 3 mois de l'incident, ces familles, aux modestes revenus, courent un réel risque, un risque pourtant affirmé par un constat de la Protection civile affirmant clairement que l'immeuble menace ruine. Mais au-delà du risque imminent, ces familles qui vivent en sursis, s'interrogent sur leur devenir d'autant que leur immeuble est un bien privé. «Nous payons régulièrement nos loyers et le propriétaire, fort du constat de la Protection civile, nous a traduit en justice et a eu gain de cause, à savoir l'expulsion», devait encore préciser, un locataire qui souligne qu'aucune solution ou une lueur d'espoir pour un éventuel relogement ne leur a été signifiée. Conscients que ceci ne peut se faire qu'en accord avec le propriétaire des lieux, ces familles gardent un mince espoir d'être relogés dans des appartements décents. Sur cette épineuse problématique, le wali d'Oran a été clair dernièrement pour souligner que l'Etat ne prend en charge que les sinistrés occupant des biens publics et ce, dans la perspective de récupérer l'assiette pour un éventuel projet d'utilité publique.