Algérie

Des familles en danger de mort Effondrement du vieux bâti à Souika



Des familles en danger de mort Effondrement du vieux bâti à Souika
L'évacuation de ces familles aurait dû se faire il y a déjà des mois, au regard de ces trognons de bâtisses qui menacent d'ensevelir, d'un moment à l'autre, leurs occupants.
Un spectacle effrayant surgit brusquement devant nos yeux médusés : les gravats épars de ce qui reste d'une bâtisse, au n°11, à la rue des Frères Harkat, dans la vieille ville, du côté de Seïda (Souika). Une conscience aiguë d'un danger mortel nous saisit d'emblée devant ces loques de murs pendant de tous côtés et que rien ne retient plus, sinon une seule poutre branlante qui se trouve au milieu de ce que fut le patio de cette maison séculaire qui date de l'époque ottomane. Toute la partie supérieure, de la terrasse à l'entrée, n'ayant pu résister aux fortes intempéries de vendredi qui se sont abattues sur la ville du Vieux Rocher et toute la région Est, s'est brusquement écroulée, libérant des odeurs acres de moisi et de vieux matériaux de construction.
«C'est un miracle qu'il n'y ait pas eu de morts jusqu'à présent», nous disent quelques habitants, qui ont couru en vain hier (samedi non ouvrable) pour demander une évacuation d'urgence des familles par les autorités concernées. A l'APC, on leur dira que seule une permanence est assurée et que par conséquent aucune décision ne peut être prise pour une opération de ce genre. Déjà, pour arriver à la rue des Frères Harkat, nous avons dû effectuer une acrobatie incroyable pour emprunter un lacis de ruelles périlleuses sur lesquelles se penchent dangereusement des maisons au bord de l'écroulement. Dix-sept familles, comptant plus d'une soixantaine de personnes, gîtent, la peur au ventre, au milieu des décombres du n°11. «Il y a huit mois, ces familles ont été inscrites dans le plan de relogement d'urgence et 15 d'entre elles ont été attributaires d'un bon», nous informe le président du quartier, Amirèche Charehbey.
Il nous explique que c'est juste après la prière de vendredi que «l'étage» s'est effondré sur l'entrée, blessant un habitant. «Heureusement qu'il n'y avait encore personne dans les parages, sinon ç'aurait été le désastre», ajoute-t-il. En plus de l'extrême précarité de ce qui reste encore debout, il faut prendre en considération les fils électriques qui pendent partout, en contact direct avec l'humidité. C'est une vraie catastrophe qui menace ces familles à très court terme ; elles ne peuvent souffrir le moindre sursis sous peine de périr ensevelies sous les décombres. «La première alerte a pourtant été donnée avec un premier effondrement partiel du bâtis en octobre dernier, mais ça n'a semblé inquiéter personne ; nous avons continué à occuper les lieux car nous n'avons pas où aller ; nous n'avons jamais essayé de mettre la pression sur les autorités en menant des actions spectaculaires dans la rue, comme c'est de mode aujourd'hui, mais nous pensons que nous sommes prioritaires dans la mesure où nous sommes en danger de mort », lance un des habitants sur un ton désespéré. Une dame insiste, de son côté, qu'il vaut mieux prononcer l'ultime «chahada» avant de tenter de pénétrer à l'intérieur de cette maison où ils vivent depuis les années 1990. Pour rappel, deux autres bâtisses complètement en ruine se trouvent dans le même périmètre. L'une à la rue Cirta, n°4, abritant 15 familles, et l'autre à la rue Abdallah Bey, n°34, avec 7 familles.


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