Algérie

DES FAMILLES D'ED DERB DECIDENT D'OCCUPER LA PLACE D'ARMES «Nous exigeons un engagement ferme concernant notre relogement»



Depuis le 1er octobre, les 720 familles du quartier d'Ed Derb ne décolèrent toujours pas, même si elles s'efforcent, disent-elles, «de maintenir la protestation dans un cadre pacifique» pour revendiquer leur relogement. «Nous parvenons de plus en plus difficilement à contenir la colère citoyenne à cause du mépris des autorités locales», nous ont-elles déclaré.
Ainsi depuis samedi, des dizaines de citoyens viennent occuper la place d'Armes empêchant parfois la circulation en raison des barricades qu'ils ont dressées. Reçus ce dimanche par le chef de daïra puis par le maire d'Oran, et en raison des réponses qu'ils ont reçues, les contestataires ont décidé de maintenir la pression, nous confient certains. «Nous allons nous installer face à l'APC d'Oran sans bouger, jusqu'à ce qu'ils nous donnent une date précise de notre relogement, au lieu de nous répondre qu'ils n'ont aucune garantie à nous donner. Nous vivons dans le danger, alors nous sommes prêts à en affronter davantage en occupant la place d'Armes.» Hier, les contestataires, qui étaient plus nombreux que les fois précédentes scandaient «El wali irhal, massira silmya» (le wali va-ten, marche pacifique). Le plus étonnant, c'est qu'aucun dispositif policier n'était visible et les contestataires ont d'ailleurs pu marcher de la place d'Armes jusqu'à la place Gargantua puis revenir vers leur point de départ, en scandant leurs revendications, sans être inquiétés par la police. De toute évidence, les autorités locales ont préféré miser sur le calme afin que la situation ne dégénère pas. Selon des protestataires, un responsable de l'APC aurait mis le feu aux poudres en déclarant : «Aucune date n'a été arrêtée concernant le lancement des opérations de relogement, et ces dernières pourraient être lancées dans six mois, un an ou deux ans.» Ces déclarations ont suscité la colère des habitants qui s'attendaient à des propos plus rassurants. Même si les responsables locaux prévoient un relogement qui s'opérera selon l'avancement du programme de construction de logements, avec la réception de 15 000 unités actuellement en cours, qui s'étalera sur deux ans et dont les premières tranches seront livrées d'ici quatre à six mois, les contestataires estiment qu'un chantier en cours n'est jamais une garantie de relogement qui respectera les délais, d'où leur impatience et leur colère. En fin d'après-midi, les contestataires ont dressé des barricades sur l'axe Gargantua, place Valéro et place du 1er-Novembre (ex-place d'Armes) et ont pratiquement cerné le siège de l'APC, empêchant ainsi la circulation routière, cela sous le regard attentif des forces de sécurité qui n'étaient jusque-là pas intervenues. La crainte d'une émeute avait déjà fait le tour de la ville, qui commençait à se vider peu à peu, laissant place aux plus folles rumeurs.


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