Algérie

Des facteurs exogènes et les expériences des autres, des éléments déterminants



Des facteurs exogènes et les expériences des autres, des éléments déterminants
Les rencontres arrangées dans le cercle familial, amical ou encore grâce à internet, n'encouragent pas, pour autant à trouver l'âme s?ur. Selon le recensement général de la population et de l'habitat de 2008, l'âge moyen du premier mariage a atteint les 32,9 ans pour les hommes et 29,1 ans pour les femmes. Mohamed, né en 1980, répond toujours par la négative quand ses parents lui demandent de fonder un foyer. Employé de bureau dans un ministère, faute de logement, il exclut toute idée de mariage. « Certes j'ai 34 ans, un travail stable mais sans logemen, je refuse de me marier pour partager un appartement de 3 chambres avec mes parents et mes deux jeunes frères », dit-il. Mohamed, qui a déposé des dossiers dans le cadre du logement social car ne disposant pas de seuil requis pour la formule AADL, espère une distribution de logements sociaux dans sa circonscription de résidence, Bah Ezzouar. Si le célibat de Mohamed est peut-être lié au logement, celui de Djahid est tout autre. Cet homme de 52 ans employé dans une APC, vivant avec sa mère dans une villa style colonial, refuse de se marier. « C'est un choix. Je suis très bien comme ça. Je mène un train de vie que je préfère garder sans d'autres responsabilités », dit-il. Pour Aziz, âgé de 55 ans, son léger handicap (un pied bot) l'a découragé à se marier. « Ma défunte mère a toujours voulu me marier comme mes deux autres frères, mais je ne voulais pas m'engager de crainte d'être repoussé par la suite. J'ai opté pour le célibat, et je crois que c'est mieux comme ça », souffle-t-il. Du côté des femmes, l'histoire du célibat tient à une seule raison : l'absence de prétendants. Mais certaines femmes en ont fait un choix. C'est le cas de Zeineb, médecin de formation, âgée de 61 ans. Belle, de bonne réputation, Zeineb, la benjamine de trois s?urs, a toujours attiré les garçons. Pendant ses études, les demandes en mariage « pleuvaient ». Mais les parents de Zeineb refusaient de« crainte de froisser les aînées ». Les parents disparus, les s?urs se marièrent. Zeineb, devenue médecin spécialiste, décide de ne pas se marier et de vivre avec sa s?ur. Aujourd'hui, elles occupent l'appartement des parents et c'est Zeineb qui subvient aux besoins de sa s?ur. Ce choix, ce sacrifice, elle ne le regrette pas.Lorsque les expériences et la magie noire s'invitentSelma, 38 ans, fonctionnaire, a un autre argument à faire valoir pour son penchant au célibat : l'expérience de sa mère et de ses deux cousines. « Ma mère a divorcé après 20 ans de vie commune avec un mari arrogant, coléreux. Mes deux cousines se sont séparées de leurs conjoints l'une après deux mois de mariage et la seconde au bout de trois ans. Ces expériences m'ont échaudée. Je refuse de sceller une union avec une personne, de m'y investir pour me retrouver rejetée avec en plus la responsabilité des enfants. Mon choix est de rester célibataire avec l'option d'adopter un enfant », soutient-elle.Un autre facteur, du moins intrigant, est également avancé par les célibataires. La magie noire ou le shour a, selon des témoignages, détruit des vies. Mustapha aurait pu ne pas se marier sans, à ses dires, la célérité, la débrouillardise de sa maman. « Lorsque j'ai atteint mes 29 ans, ma mère n'a pas cessé de me pousser au mariage. N'ayant aucune connaissance, j'ai opté pour le mariage traditionnel. Plusieurs filles m'ont été présentées mais à chaque fois je répondais par la négative. Un jour, ma mère m'a accompagné pour rencontrer une jeune fille chez ses parents. Là aussi c'était la réponse habituelle : la demoiselle ne me plaisait pas. Pour ma mère, c'était le signe que j'étais possédé. Il a fallu une série de rokia et des séances chez une dame pour me purifier du sortilège. Aujourd'hui, je suis marié et père de deux filles », affirme-t-il. Pour le théologien Kamel Chekat, membre de l'association des Ouléma musulmans algériens, ce genre de cas est excessif. « Le phénomène de la possession existe dans la société algérienne à l'image des autres pays arabes, mais j'estime que la chose est exagérée et les raisons de fuir la responsabilité et les contraintes du mariage sont les plus plausibles », affirme-t-il. Reste que ces cas de célibat ne reflètent pas une réalité générale. En effet, selon les chiffres établis par l'Office national des statistiques (ONS), une croissance importante de mariages a été enregistrée en 2013. Ainsi, le nombre d'unions enregistrées par les services d'état civil s'élève à 387.974, soit 4,6 % par rapport à 2012. L'Office fait ressortir que l'âge moyen du premier mariage a sensiblement augmenté depuis 1977 où il était de 25,3 ans pour les hommes et 20,9 ans pour les femmes.Trente ans après, cette moyenne a atteint respectivement 32,9 ans et 29,1 ans, selon le recensement général de la population et de l'habitat de 2008. « Ce recul de l'âge du mariage mène inéluctablement à un célibat qui devient dans certains cas définitifs », souligne l'ONS.




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