Algérie

Des exposants se plaignent



« On a demandé à être là une semaine avant mais ils ont refusé», nous a indiqué un exposant qui était hier toujours en train de placer les livres sur les étagères de son stand. Côté cour, côté jardin, les espaces sont loin de se ressembler. Ceux visités par le président ont pu être au rendez-vous de la cérémonie d?inauguration du SILA. Les autres se plaignent de la mauvaise organisation. De la désorganisation. «Il faut voir les étrangers qui sont en train de se plaindre, une cinquantaine ont encore leurs livres dans les containers», nous dit un exposant énervé. L?on nous explique que si tout ce beau monde n?a pu être prêt le jour J, «parce que nos livres sont coincés dans la zone sous douane, les transitaires travaillent lentement.» On déplore le manque d?effectifs et les pratiques bureaucratiques. «Nous sommes confrontés à beaucoup de difficultés depuis que nous sommes là», nous affirme un exposant d?un pays arabe. «Ailleurs, un jour nous suffit pour tout faire, ici ça fait trois jours qu?on est là, on n?a rien pu faire.» L?on dit que «les transitaires refusent d?ouvrir le container au cas où un des éditeurs qui y ont leurs livres n?est pas sur place.» Bloqués dans la zone sous douane, les livres des maisons d?édition étrangères ne sont pas exposés alors que le Salon a été ouvert officiellement hier. Les pavillons faisaient hier désordre. «On espérait avoir mieux cette année parce que l?année dernière, on nous a promis mieux», souligne déçu un exposant étranger. Il reconnaît que «les douanes algériennes ont été sympas mais les transitaires nous posent problème.» Et ce n?est pas la cérémonie d?ouverture qui fera oublier aux exposants leurs déboires. «C?est une journée perdue pour nous, comme celle de la clôture du Salon, alors que nous avons loué pour un certain nombre de jours», s?est exclamée une exposante. En plus de la désorganisation due à une bureaucratie sans limite qui a causé des retards aux exposants, il faut croire que les mesures de sécurité draconiennes y ont été aussi quelque part pour quelque chose. Les exposants ont eu juste le lundi pour «tout faire et à 3h du matin, on nous a demandé de quitter les lieux, ça nous a pas aidés du tout», ont affirmé des exposants. A partir de ce jour et cette heure, aucun livre ne pouvait être introduit dans les espaces réservés aux expositions.Le SILA se tient en principe avec 559 exposants alors que l?année dernière ils étaient à 668. «Professionnalisme exige !», ont expliqué ses organisateurs qui se targuent de lui avoir réservé une surface de 14.700 m² pour 82.000 titres répartis sur trois pavillons dont deux ont été visités par le président. Considérées comme étant des écrits subversifs, 1.191 publications ont été interdites d?exposition par les autorités algériennes. L?on compte 27 pays étrangers, 164 éditeurs algériens et 400 maisons d?édition étrangères. Le SILA reçoit pour la première fois le Pérou, le Chili et le Yémen. 15% des livres exposés concernent la littérature enfantine. Le Liban est cette année l?invité d?honneur du SILA. Sous le thème «Liberté et imaginaire dans la culture arabe», le Salon d?Alger semble avoir projeté un programme d?exposition qu?il n?a pu lui-même respecter. Donnée par les responsables pour être interdite dans cette 12e édition du Salon du livre, la vente des CD et des cassettes audio s?est faite dès le premier jour... Il est prévu tout au long de cette manifestation d?honorer à titre posthume plusieurs personnalités algériennes entre autres Ferhat Abbas, Mouloud Kacem, Mebarek El-Mili, en plus des séances dédicaces.


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