Ils ne respectent ni la loi ni la société, encore moins les parents et ne reconnaissent l'autorité d'aucune institution pédagogique, judiciaire ou juridique. Ils échappent au contrôle des parents, dictent leur démarche au sein de la cité et sèment la terreur dans la rue. Eux, ce sont les jeunes, dont l'âge se situe "à la fin de l'adolescence et au début de l'âge adulte". Le chef d'état-major au CGN, le général Nouba Menad, le soulignera dans son allocution d'ouverture du séminaire intitulé "Délinquance juvénile, pour un traitement multidimensionnel" et organisé par l'Institut national de la criminologie et de la criminalistique (INCC). Ainsi, il dira que "ce phénomène est une résultante des années du terrorisme, ayant porté atteinte à l'échelle des valeurs, aux mécanismes de contrôle et l'immunité sociologique, ainsi que le non-respect de l'autorité de l'Etat. Ce phénomène touche, malheureusement, la couche la plus sensible, censée être le moteur de la société. Nous sommes conscients de la dangerosité de la chose, raison pour laquelle nous préconisons la prévention d'abord et la coopération entre les acteurs majeurs de la société pour y faire face." L'Algérie subit de plein fouet les séquelles du terrorisme. Au quotidien, la délinquance s'invite à la cité et dicte une démarche qui, jusqu'ici, ne trouve aucune explication. Menaçant, le phénomène interpelle la conscience nationale. Du coup, le séminaire, qui réunit par ailleurs, plus d'une vingtaine d'experts nationaux et étrangers, consacre quatre thématiques, dont "L'ampleur et la typologie du phénomène en Algérie et à l'étranger", "Justice des mineurs : état des lieux, des dispositifs et des textes", "L'interaction entre la prise en charge psychologique et le processus judiciaire" et, enfin, "La politique de prévention du phénomène de la délinquance juvénile." Le DG de l'INCC, le colonel Abdelhamid Messaoudi, révélera, quant à lui, que "la problématique de la délinquance juvénile revêt plusieurs spécificités", puisqu'elle concerne "une frange sensible de la population, dont la personnalité est en pleine construction, soit les générations futures, comme il s'agit d'une problématique constante, puisque les statistiques de la GN allant de 2008 à 2012 font ressortir une moyenne annuelle de 3 153 mineurs impliqués dans tout type d'infractions". En ce sens, il rappellera que la GN a créé, en 2005, des brigades de protection des mineurs, dont la vocation "est de prévenir tout acte de délinquance à l'encontre des mineurs ou commis par eux". M. Messaoudi fera remarquer plus loin que "malgré les mesures prises par les pouvoirs publics, et à la faveur de plusieurs facteurs, comme la vulgarisation des technologies de l'information et de la communication et l'absence de l'autorité dans son sens le plus large (parentale, scolaire, religieuse, etc.), les mineurs sont de plus en plus impliqués dans la délinquance et parfois même dans des affaires criminelles".
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Posté Le : 24/06/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Farid Belgacem
Source : www.liberte-algerie.com