Algérie

Des experts étrangers dépêchés



Que se passe-t-il au barrage de Hammam Grouz ?Bien que la problématique de l'alimentation en eau potable est de saison,étant entendu que la majorité des grandes villes algériennes souffrent d'unmanque endémique de ressources suffisantes, elle a pris des dimensionsparoxystiques à Constantine, ces derniers jours, avec la peur panique d'avoir àsubir un rationnement draconien quand ce n'est pas la panne sèche et totale.Si l'écheveau des informations contradictoires sur la pénurie d'eauannoncée, qui menacerait dans un avenir proche, Constantine mérite d'êtredémêlé au plus tôt, il est absolument avéré, que la distribution du précieuxliquide se fait encore, ces dernières semaines et pour l'instant, selon lesmécanismes habituels, et les «couacs » si familiers. En fait, c'est lesforages, nombreux dans la wilaya, notamment ceux de Hamma Bouziane, deBoumerzoug, et enfin de certains captages de sources qui prennent à leurcompte, semble-t-il, le débit prélevé, à partir du barrage de Hammam Grouz,aujourd'hui en cale sèche.Les éclaircissements donnés par la direction de l'ADE, soulignent àl'occasion que « l'alimentation en eau potable de Constantine qui était de11.300 m3/jour a été ramené à 99.000 m3/jour suite à l'assèchement du ditbarrage». En vérité, à Constantine, s'il y a des sources qui se sont taries plusvite que d'autres, sur le sujet, et cela depuis longtemps, ce sont, sans doute,celles de la communication officielle, dont on peut regretter le manque detransparence, sur des problèmes non seulement anciens, mais, en prime, jamaismaîtrisés.Sinon, comment comprendre que le ministère des Ressources en eau dépêcheen urgence, une mission d'experts étrangers au chevet du barrage de HammamGrouz, actuellement au coeur de grandes turbulences, dans une opacité totale,quand la communication sur la question est vitale, accréditant en cela toutesles spéculations réelles ou infondées. L'étonnant, sans préjudice des conclusions de l'expertise qui va êtrediligentée, et les spéculations sur le sujet font florès, est que lesresponsables concernés, ont été jusque là, plutôt en panne, d'explications,avec pour unique souci, celui d'être rassurants, affirmant, par anticipationimmodérée et sans nuances, que «la digue du barrage demeure intacte et n'estsujette à aucune préoccupation d'ordre technique» sauf qu'il n'y a plus aucunegoutte d'eau dans un ouvrage qui peut contenir 450 millions de m3 du précieuxliquide !En attendant, et comme le confirment, déjà, des voix autorisées, qui sesont exprimées en temps réel sur le sujet, l'hypothèse la plus probante,aujourd'hui, à propos de l'assèchement spectaculaire du barrage de HammamGrouz- largement partagée par de nombreux universitaires et des spécialistesrespectés- est celle qui souligne, au trait noir, la conjonction de deuxfacteurs concomitants : la pluviométrie défavorable, bien sûr, encore qu'elles'est passablement rattrapée aux mois de mars et avril, et plus sûrement, unphénomène lié à l'étanchéité du couvert d'argile, sur sa rive droite,accélérant la réduction du volume d'eau emmagasinée. Pour rappel, et dans cesens, une première opération de colmatage de microfissures, par l'injection,artificiellement, d'un «couvert argileux» a été déjà menée en 2003, nousdit-on, et à l'évidence, elle a été infructueuse. Depuis, les réserves émises àl'époque par certains, soulignant l'existence de probables fissures surl'assise rocheuse de l'ouvrage même, n'ont jamais été confirmées ou infirmées.Celles-ci, qui sont toujours d'actualité, ont, depuis, dépassé le stade dusimple constat, et ont permis à leurs auteurs de formaliser un argumentairetrès crédible, étant entendu que ce sont les causes du phénomène, dont ils onttenté d'en décortiquer les mécanismes.Ils sont nombreux, en tout cas, aujourd'hui, à formuler l'hypothèse quel'exploitation de carrières-des établissements classés, qui sont soumis, ilfaut le rappeler, aux obligations d'audit d'environnement et d'études dedanger-installés sur le Djebel Grouz, en cercle concentrique, à proximité dubarrage du même nom, n'est pas totalement sans effets sur le site. «S'il estfacile, disent- ils, de vérifier, par exemple, que les poussières de carrièreont dû stériliser, alentour, des centaines d'hectares de bonnes terres, lesexplosifs, quand ils sont utilisés de manière anarchique peuvent propager, sur2 à 3 kilomètres, aussi, dangereusement leurs ondes de choc jusqu'au barrage.»L'idée est que pour sauver le barrage de Hammam Grouz, il est impératif quetoutes les pistes soient prospectées et les investigations doivent être faitesau plus tôt. A cet effet, la mission d'experts étrangers, qui sera à piedd'oeuvre, dès demain, mérite qu'on lui laisse les coudées franches.Le barrage de Hammam Grouz, qui a été mis en service en 1987, d'unecapacité théorique de 45 millions de m3, il est vrai, n'a jamais été un édificeau dessus de tout soupçon, et a toujours, suscité des réserves techniquessérieuses. La ville de Constantine, par on ne sait quelle fatalité, va-t-elle êtreprivée, soudainement, de ses ressources en eau, dont elle attend décidémentbeaucoup ? Il faut croire... et ce n' est pas bon signe, le plus gigantesque etle plus vieux des barrages algériens -le chantier date des années 1970- celuide Beni Haroun, d'une capacité de 960 millions de m3, tarde à honorer desrendez-vous avec Constantine sur Rhummel», ( le prochain est fixé au 28 juillet2007 ), qui sont régulièrement ajournés, aux motifs récurrents, et tous liés àdes facteurs d'ordre technique.


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