Algérie

Des experts dénoncent «l'instrumentalisation» Mouvements de contestation dans le monde arabe



Des experts ont mis à l'index, samedi soir à Marseille, «l'instrumentalisation» par certains pays occidentaux des mouvements de contestation populaires dans des pays d'Afrique du Nord et du Proche-Orient, en «fabriquant» des «révolutions pilotées», destinées à déstabiliser les régimes en place et à préserver leurs intérêts dans ces régions.
Le Sahel, comme nouveau foyer de déstabilisation régionale et internationale, en raison de la dissémination de divers armements consécutive au conflit en Libye et des menaces qui pèsent sur la sécurité des pays de la région, a aussi été évoqué par ces experts, réunis lors d'un colloque organisé à l'initiative de l'Union des universitaires algériens et franco-algériens (Ufac) sous le thème «Printemps arabes et guerre au Sahel, acteurs et enjeux véritables».
La tenue de cette rencontre est précisément dictée par «la menace avérée qui vise l'intégrité, la souveraineté et les ressources vitales des pays de ces régions», a souligné le président et fondateur de l'Ufac, Abdelkader Haddouche.
Il a, également, énuméré des causes externes ayant conduit à la montée des tensions dans ces pays, comme «l'appauvrissement par des systèmes iniques construit sur l'exploitation féroce des ressources de ces pays par un système de fixation des prix des matières premières qui leur échappe et qui est de ce fait défavorable au développement».
Les clarifications de Benhabylès
Intervenant à son tour, Saïda Benhabylès, ancienne ministre et Prix des Nations unies pour la paix civile, a rappelé l'intervention militaire de la France et de l'OTAN en Libye.
«Pour éviter tout quiproquo», elle a indiqué que sa prise de position concernant les «printemps arabes» est loin d'être une «défense des dictatures qui dirigeaient ces pays, encore loin une remise en cause des préoccupations et aspirations légitimes des populations, telles que la liberté, la dignité, la justice sociale et la démocratie».
Pour Mme Benhabylès, le mal sociétal est «réel» mais le problème, a-t-elle ajouté, réside dans le fait qu'il a été «instrumentalisé» à des fins géostratégiques, économiques, «servant les intérêts de certains pays et non de ceux qui se sont soulevés dans ces régions».
Mezri Haddad, ancien ambassadeur de Tunisie à l'Unesco, a considéré que la chaîne de télévision Al Jazeera a joué un «rôle primordial», dans «la manipulation de l'opinion internationale sur le mouvement de contestation populaire en Tunisie».
Hasni Abidi, directeur du Centre d'étude et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen (Genève), a insisté dans son intervention sur l'intégration maghrébine, estimant que les évènements que vit aujourd'hui le monde arabe nécessitent une «réflexion sur cet espace maghrébin tant rêvé».
Ghaleb Bencheikh, président de la Conférence mondiale des religions pour la paix, a estimé, quant à lui, que le monde arabe a pâti «d'une idéologisation et d'une instrumentalisation de la tradition religieuse pour d'autres fins que spirituelles».
La situation au Sahel
Evoquant le Sahel, Yves Bonnet, écrivain, ancien député et directeur de la direction de la sécurité du territoire, considère que la situation qui prévaut dans cette région est «largement l'héritage du colonialisme européen».
«Ce qui s'est passé en Libye est le résultat d'une conspiration internationale. Je l'ai déjà dit et les évènements m'ont donné raison car on a ouvert la cage aux oiseaux», a-t-il affirmé.


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