Des examens de niveau au centre de rééducation de Gdyel

Deux journées d'examen. Au programme qui a débuté hier: des évaluations en langues arabe et française, mais aussi en mathématiques et en sciences. L'épreuve ne se déroule pas comme on pourrait le croire dans un centre d'examen dépendant de la Direction de l'éducation. Pourtant, toutes les conditions pédagogiques d'usage sont réunies. Une classe dotée de tables, de chaises et d'un tableau mural. Des surveillants mobilisés par la Direction de l'éducation veillent au grain. Et des polycops ramenés dans des enveloppes scellées sont distribués aux candidats. C'est ce qu'on appelle communément un examen d'évaluation de niveau organisé dans le cadre de l'enseignement par correspondance. A la sortie de la classe, une petite course se dessine. On oublierait presque qu'on se trouve dans un centre de rééducation pour mineurs. En d'autres termes, une prison pour jeunes délinquants, le centre de Gdyel. Le directeur de l'établissement, M. Mendil Abdelkader, est fier de ses 8 candidats cette année à l'épreuve d'examen d'évaluation de niveau. Ils sont cinq à examiner pour le niveau 1ère AM. Les trois autres examinent pour les niveaux 2ème, 3ème AM et 1ère AS. Toufik (on l'appellera ainsi) qui purge depuis 2008 une peine de 5 ans au niveau du centre, vient de sortir de la classe d'examen, un peu sonné des deux heures d'épreuve. Avant sa condamnation, il était scolarisé en 1ère AM. Il tentera cette année d'accéder au niveau de 3ème AM, après avoir réussi l'année dernière à passer, après une première tentative ratée, au niveau de la 2ème AM. Il faut dire que le jeune garçon est motivé. Il sera libéré dans deux mois après avoir bénéficié d'une remise de peine de 26 mois en juillet dernier. Les jeunes détenus savent qu'en ayant de bons résultats scolaires et une bonne conduite, ils seraient bien placés pour prétendre à une remise de peine. Ils savent aussi que c'est sur ces valeurs qu'ils pourraient compter une fois dehors pour pouvoir se réinsérer dans la société.