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DES EURODEPUTES ET DES EXPERTS DE RENOMMEE MONDIALE INVALIDENT AU PARLEMENT EUROPEEN À BRUXELLES L'ACCORD DE PÊCHE UNION EUROPEENNE-MAROC Bruxelles dans les eaux troubles de la façade atlantique sahraouie


De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari
Des justes, juristes, eurodéputés, représentants d'ONG, experts, militants des droits de l'homme arrivent, dans un rapport de force très défavorable, à mettre la question sahraouie au cœur des débats en Europe. Hier, au Parlement européen, véritable cour des miracles, Norbert Neuser, Nicole Kill-Nielssen, Ivo Vajgl et Joâo Ferrera, parlementaires européens des groupes «Verts», «Socialiste» et gauche unitaire, bloc regroupant des communistes et l'extrême-gauche, ont organisé un colloque sur «L'Accord de pêche - Union européenne- Maroc et la violation du droit international».
Autour de Paul Wrange, professeur à l'université de Stockholm, expert auprès du gouvernement suédois, plusieurs personnalités du monde politique, associatif, universitaire et celui de la défense des droits humains ont, religieusement, écouté et entendu la sentence du juriste venant du Nord, de la Suède. Pour Paul Wrange, aux avis généralement faisant autorité (il a beaucoup travaillé pour les droits de l'homme et des peuples pour l'ONU, au Canada, en Australie et, un peu partout, en Europe), l'accord de pêche entre Bruxelles et Rabat est illégal, plusieurs fois illégal et est contraire dans son esprit et dans sa lettre aux dispositions pertinentes du droit européen, international et est en contradiction avec les lois des pays de l'UE pris séparément. Le Sahara occidental, territoire non autonome, selon la doctrine des Nations unies, ne peut être englobé dans l'accord. Pour preuve, selon le prestigieux expert, les USA ont exclu, en signant des accords de pêche avec le Maroc, la façade atlantique du Sahara occidental du traité. Ce qui est conforme au droit. L'Europe sait, pourtant, cela et fonce, tête baissée, dans une exploitation, toute honte bue et sans retenue, effrénée des richesses halieutiques d'un peuple déjà spolié de sa souveraineté et de son droit à l'autodétermination par le colonisateur marocain. Bruxelles, pourtant, connaît des frémissements réel sur le problème. L'évolution des mentalités en faveur du peuple des ténèbres est perceptible en Espagne essentiellement, chez les Nordiques et les Scandinaves et même, élément d'analyse intéressant, dans des milieux décisionnels français. Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a semblé, il y a deux semaines, plus en phase avec l'ONU qu'avec la partialité diplomatique française, légendaire en l'occurrence, sur le dossier sahraoui. François Hollande, qui, selon toute vraisemblance, sera le futur président français, s'inscrit en droite ligne du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Ali Salem Tamek, militant sahraoui des droits de l'homme, invité au forum d'hier, peut être satisfait de l'initiative européenne. Elle arrive à point nommé. Dans quelques jours, la Commission européenne aura à décider si oui ou non elle doit renouveler le traité du bradage du poisson sahraoui avec le Maroc. Il est intéressant et opportun de rappeler à Bruxelles que voler, ce n'est pas bien. Le professeur P. Wrange et les eurodéputés qui lui ont donné la parole l'ont rappelé avec intelligence, expertise et brio.
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