Algérie

Des étudiants sur tous les fronts



Ils n'étaient que 500 étudiants algériens, pour 4500 étudiants européens à l'université d'Alger en 1955. Ils subissaient les pires formes de provocations, d'arrestations, d'enlèvements et de tortures. Leur ultime objectif était de créer un Mouvement national fort apte à soutenir la révolution et démontrer que cette dernière n'était pas l'oeuvre de vulgaires bandits, comme le présentait la propagande française. C'est dans cette configuration politico- militaire plus que tendue, que l'Union générale des étudiants musulmans algériens fut créée lors d'un congrès tenu à Paris les 8 et 9 juillet 1955. Parmi ces étudiants, il y avait, entre autres, Belaïd Abdesselam, Ahmed Taleb El Ibrahimi, Mohamed Benyahia.De contestations en grève, le mouvement opposa une réelle résistance au joug colonialiste, notamment et aux traitements barbares réservés aux étudiants algériens L'histoire retiendra que le mouvement fut immédiatement orienté vers la lutte armée. Seulement quelques mois après la création de l'UGEMA, les universitaires, et les lycéens rejoignirent le maquis lors de la grève du 19 mars 1956, convaincus qu' «avec un diplôme en plus, nous ne ferons pas de meilleurs cadavres! À quoi serviraient-ils, ces diplômes qu'on continue à nous offrir pendant que notre peuple lutte héroïquement. Nous observons, tous, la grève immédiate, des cours et des examens et pour une durée illimitée. Il faut déserter les bancs de l'université pour le maquis», soulignait l'UGEMA. Son objectif atteint, et devant les lourdes pertes enregistrées durant cette grève, et la menace de perdre complètement le statut d'étudiant, et celui d'une absence de cadres qualifiés aptes à assurer de hautes responsabilités après l'indépendance, l'UGEMA décide en octobre 1957 de mettre fin à la grève.
L'union prendra le soin d'expliquer que «Confiant dans l'issue finale du combat libérateur et conscient des lourdes charges qu'il aura à assumer pour édifier un Etat nouveau et en assurer un fonctionnement harmonieux, l'étudiant doit se préparer à faire face à ses nouvelles responsabilités. Investi de cette nouvelle mission par son peuple, il apporte la preuve de sa foi en l'avenir en préparant, en pleine guerre, les lendemains de la victoire, en donnant à l'Algérie indépendante les cadres solides, éprouvés et dignes de l'esprit révolutionnaire de son peuple».
À l'indépendance, l'union organise son 4e congrès reflétant les effets de tensions entre les différents courants politiques qui ont conduit lors du 5e congrès à la création de l'Union nationale des étudiants algériens, l'UNEA.
Un mouvement qui connaîtra durant les premières années de l'indépendance des hauts et des bas, et finira par prendre une place centrale sur la scène sociale et politique. Jouissant d'une crédibilité sans tache, découlant de l'action de l'UGEMA durant la guerre de libération couronnée par la reconnaissance à l'internationale, le Mouvement suscite une attention particulière des nations amies.
L'UNEA est invitée en Asie et en Union soviétique. Lors du congrès de 1964 de l'Union internationale des étudiants à Sofia, intervenant pour faire barrage à l'adhésion de l'Union des étudiants israéliens à l'UIE, et reste active également sur le monde maghrébin et le Monde arabe. Commence alors un nouveau combat pour le mouvement estudiantin algérien, celui de la mobilisation pour la reconstruction du pays. Présente dans toutes les manifestations et événements politiques et culturelles, l'UNEA reste un acteur actif de la vie estudiantine, et intervient pour préserver les intérêts des étudiants et active à travers tout le territoire national, avec des représentations dans chaque wilaya du pays.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)