Les étudiants ne décolèrent pas à Béjaïa. Une centaine d'entre eux ont
marché, hier, du campus universitaire Targa Ouzamour vers le siège de la wilaya
où ils ont tenu un rassemblement pour réclamer le départ du recteur.
Les protestataires exigent également l'abandon des poursuites
disciplinaires et judiciaires à l'encontre de 14 de leurs camarades accusés par
l'administration universitaire du saccage du siège du rectorat et incendie du
matériel bureautique et informatique, le 5 avril dernier. «Recteur dégage, non
à l'agression des étudiants», pouvait-on lire sur les pancartes brandies par
les manifestants qui assiégeaient le siège de la wilaya. «Nous resterons ici
jusqu'en fin d'après- midi et nous tiendrons une assemblée générale pour
décider des suites à donner à cette protestation», nous affirme Ghiles
Bourzane, membre de la coordination locale autonome des étudiants, (CLE). La
coordination avait appelé, la veille, à un rassemblement pour réitérer ses
revendications.
Samedi dernier, des affrontements ont eu lieu entre étudiants au sein du
département de biologie du campus Targa Ouzamour. La coordination locale avait
appelé au boycott des épreuves d'examens qui étaient programmés par le
rectorat. Des bagarres avaient opposé les étudiants favorables au boycott des
examens, fort nombreux, et ceux qui prônaient une lutte pacifique sans gêner la
tenue des épreuves d'examens. Un chef de département a été agressé par un
étudiant. La coordination locale a réagi en se démarquant de cet acte assimilé
«à une tentative de l'administration de manipuler l'étudiant agresseur pour
jeter un discrédit» sur le mouvement de protestation. Les étudiants dénoncent
les tentatives du rectorat de «procéder à des représailles contre la
coordination des étudiants».
Pas moins de 14 étudiants, tous partisans du comité local autonome,
avaient été convoqués pour comparaître devant le conseil de discipline, accusés
«d'avoir saccagé le rectorat, le 5 avril dernier».
Prévue jeudi dernier, la séance du conseil de discipline a été ajournée
sous la pression des protestataires qui avaient tenu un rassemblement devant le
siège du rectorat. Les 14 étudiants sont sous des poursuites judiciaires et
peuvent être expulsés. La coordination autonome des étudiants s'est solidarisée
avec les étudiants accusés.
Pour rappel, le 5 avril dernier, le premier étage et le rez-de-chaussée
du rectorat avaient été saccagés par des étudiants qui protestaient contre «une
agression d'un étudiant du département de droit par le recteur et par un agent
de sécurité», ce que nient les présumés agresseurs. Après cet incident, le
conseil de direction de l'université a condamné «fermement ces actes de
violences étrangers à l'université». Le rectorat a poursuivi pénalement les
présumés auteurs du saccage. Les enseignants également ont exprimé leur
solidarité avec les étudiants pour réclamer «l'annulation des poursuites et la
mise en place d'une commission d'enquête indépendante».
Les enseignants comptent tenir un rassemblement devant le rectorat le
mardi 19 avril.
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Posté Le : 19/04/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salim L
Source : www.lequotidien-oran.com