Des étudiants malmenés et des drapeaux amazighs confisqués

Pour le rendez-vous de la marche hebdomadaire des étudiants de l'université Akli-Mohand-Oulhadj de Bouira, tout s'était déroulé dans le calme et une organisation parfaite avant que tout ne bascule au moment de la dispersion des étudiants au niveau de l'esplanade de la maison de la culture Ali-Zamoum.Au moment de la dispersion des étudiants et des étudiantes, des policiers en civil et en tenue, interviennent et commencent à s'attaquer à tout manifestant porteur de drapeau amazigh. S'en est suivie une cacophonie générale, où certains étudiants qui ont fait de la résistance ont été très malmenés par des policiers qui intervenaient par groupes pour arracher de force les drapeaux.
Hier, et pour le 19e mardi des marches hebdomadaires, les étudiants étaient très peu nombreux par rapport aux semaines précédentes, mais ils étaient là pour marquer l'événement et maintenir la flamme de la contestation le temps de voir leurs collègues dont la majorité est en plein examen de fin d'années, les rejoindre lors des prochaines actions de rue. Ainsi, ce mardi, tout était calme et les dizaines d'étudiants de l'université Akli-Mohand-Oulhadj sont sortis du campus en carrés bien organisés en scandant les slogans habituels, mais aussi, actualité oblige, exiger la libération immédiate des détenus pour port de drapeaux amazighs et celle du moudjahid Lakhdar Bouregaâ.
Les étudiants et les étudiantes qui étaient drapés pour certains de l'emblème national et d'autres de drapeaux amazighs comme à leur habitude, affichaient une ambiance festive et étaient loin de penser qu'à l'issue de leur marche qui se termine toujours au niveau de l'esplanade avec une minute de silence à la mémoire de tous les martyrs de la démocratie et du mouvement populaire, ils allaient être victimes d'un véritable guet-apens.
En effet, après avoir arpenté le boulevard Boussandala qui mène depuis le campus universitaire jusqu'à la cité ouest et après avoir bifurqué pour rejoindre l'esplanade de la Maison de la culture, les étudiants s'apprêtaient à se disperser quand ils furent pris à partie par des policiers en civil et en tenue qui ont commencé à s'attaquer surtout aux porteurs de drapeaux amazighs qu'ils arrachent brutalement des mains des étudiants et des étudiantes, et avec une violence inouïe quand l'un d'eux essaie de résister.
Ces scènes de violence ont duré un bon quart d'heure avant que les étudiants, d'abord surpris, ne s'organisent et reprennent leurs slogans de plus belle.
Cela étant, rappelons que malgré ces interventions musclées, aucune arrestation ou autre interpellation n'a été opérée par les policiers qui se sont contentés de confisquer les drapeaux amazighs. A midi, le calme est revenu dans la ville.
Y. Y.