Ce sont d'anciens étudiants qui n'ont pas terminé leurs études, qui ont dépassé de plusieurs années les délais accordés par la loi, sanctionnés à diverses reprises et même exclus définitivement, mais qui sont toujours sur les lieux, hébergés dans les résidences universitaires, traînant la savate en fomentant des intrigues et des grèves pour imposer leur diktat à une administration gangrenée par le favoritisme et la corruption et paralysée par la complaisance.Ils se sont placés à la tête des organisations estudiantines au motif qu'ils sont là pour défendre les intérêts des étudiants et ils n'hésitent effectivement pas à le faire dès qu'un cas «juteux» se présente à eux.
Un cas qui leur offre l'avantage de s'en prendre à un enseignant qu'ils ont dans le collimateur ou pour faire chanter l'administration qui, il faut le dire, à dessein ou par inadvertance, fait de grosses et stupides bévues. Une prise en otages des étudiants pas très assidus, des enseignants qui les craignent et du personnel administratif asservi.
Une situation de rente qui leur permet de continuer à squatter les lieux et d'en tirer des avantages comme réussir à leurs examens sans les passer et sans jamais assister aux cours et mieux encore, des avantages pécuniaires pour leurs diverses interventions ou avec le financement des manifestations sportives et culturelles qu'ils organisent en les imposant à l'administration de l'université et des ?uvres universitaires.
A El Tarf, des organisations ont fermé les portes de deux campus pendant 4 jours, du lundi 11 au jeudi 14 décembre. Motif : le manque de communication du recteur, installé il y a quelques mois à peine et la sempiternelle panoplie des problèmes de l'université que personne n'ignore puisqu'ils sont communs à tous les établissements de l'enseignement supérieur. Pas de réaction contraire chez les étudiants et les enseignants, chacun dans son coin s'est satisfait de cette situation, laissant le soin à l'administration seule de s'en sortir. Ce qui enhardit la poignée de protestataires qui a pris en otages des centaines de personnes.
Finalement, une réunion s'est tenue avec le recteur, son staff des 6 facultés, la demi- douzaine d'organisations estudiantines, en présence deux ex-étudiants qui étaient derrière la protestation. Le PV de cette réunion laisse perplexe. Après avoir énuméré les décisions prises sur les aspects pédagogiques, de transport, de restauration, etc., et celles relatives à l'amélioration des relations, il est notifié de faire en sorte que les deux étudiants non inscrits pour leur long parcours soient réintégrés dans le cursus, en dépit du fait qu'ils n'en ont plus le droit. Ce n'est pas tout.
Les étudiants, en position de force maintenant, puisqu'ils ont été reçus sous la pression, ce qui aurait pu être évité cela soit dit, ont encore exigé que des sanctions soient prises à l'encontre de 4 enseignants, notamment celui qui a initié une pétition pour dénoncer leurs agissements contre un de ses collègues qui a refusé de se soumettre à leur diktat (voir El Watan Etudiant du 29 novembre 2017).
L'administration s'en réfère aussi à la justice pour mettre de l'ordre dans ses affaires, alors que les mécanismes internes existent et qu'ils sont en mesure de régler les problèmes, à la condition de le vouloir et d'en avoir le courage nécessaire.
En effet, le recteur a déposé plainte en référé pour la fermeture du campus et pour dénoncer une grève illégale. Aucune suite n'a été donnée à ce jour. Il est encre curieux de noter que la fermeture des portes a aussi coïncider avec la date fixée pour traduire en conseil de discipline de l'université des étudiants impliqués dans une agression.
Pour beaucoup d'observateurs, le pouvoir virtuel accordé de cette poignée d'agitateurs s'exerce en terrain conquis. Il n'y a rien pour lui faire face. Les enseignants n'ont pas encore saisi la force de l'union de la solidarité.
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Posté Le : 27/12/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Slim Sadki
Source : www.elwatan.com