Algérie

Des entreprises tunisiennes évoquent la « préférence fraternelle »



Dans sa dernière livraison, le magazine Jeune Afrique se fait le porte-voix des entreprises tunisiennes « déçues » par les mesures de protectionnisme économique adoptées ces derniers mois par l'Algérie. Evoquant les liens fraternels comme argument devant justifier un traitement préférentiel pour les entreprises tunisiennes, notre confrère appelle de ses v'ux à l'introduction de la notion de « préférence régionale ».Dans l'article en question intitulé « Très cher frère algérien », le principal grief retenu par les entreprises tunisiennes contre les récentes mesures législatives algériennes en matière d'investissement est l'introduction de la disposition exigeant qu'un « investisseur étranger ne peut détenir que 49% du capital d'un projet et doit céder à un ou plusieurs partenaires locaux la majorité des 51% restants ». Tout en rappelant les propos de Bouteflika au 50e anniversaire du bombardement de Sakiet Sidi Youcef sur la nécessité de densifier les rapports entre les deux pays, JA souligne que la « préférence fraternelle » dont parlait le président algérien a été « sérieusement mise à mal sur le plan des investissements tunisiens en Algérie, et en raison des sempiternelles tracasseries bureaucratiques ».Il est toutefois utile de noter que les exemples d'investissement cités par ledit article se limitent à des entreprises spécialisées dans l'industrie manufacturière. Sont citées donc des entreprises spécialisées dans la fabrication de bouteilles de gaz et d'électroménager, de billettes d'acier et de fabrication de céramique. Ainsi qu'une usine de fabrication de filtres, une autre de production d'aluminium ou encore une autre spécialisée dans le packaging ou l'emballage. Si la loi du marché exige d'une entreprise de chercher des lieux d'implantation adaptés à ses ambitions, il est aussi à se demander sur quel base un pays choisit-il les investissements étrangers ' L'Algérie n'est-elle donc pas capable de s'autosuffire en matière de production d'aluminium, de céramique ou de billettes pour permettre l'implantation d'unités étrangères dont l'objet en finalité est de tuer la production nationale ' La production nationale exige des mesures plus révolutionnaires que de simples calculs de parts dans les investissements. D'un autre côté, les entreprises tunisiennes devraient aussi avoir à l'idée au-delà des ambitions purement commerciales que la « préférence fraternelle » veut aussi que l'on ne s'enrichisse pas sur les décombres de son voisin.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)