Algérie

Des entreprises publiques ne fléchissent pas devant la rude concurrence Elles continuent de garder de larges parts du marché local



Des entreprises publiques ne fléchissent pas devant la rude concurrence                                    Elles continuent de garder de larges parts du marché local
Photo : Sahel
Par Ziad Abdelhadi
En dépit de problèmes en matière de gestion et de liberté d'initiative, des entreprises publiques ont su maintenir un niveau et une qualité de production appréciables. C'est le cas du groupe industriel Fondal, des sociétés Ferphos, Enasel, Eniem de Tizi ouzou
et Alfatron, une filiale de l'Enie. Ces entreprises, qui participent à la 21e édition de la foire de la production nationale, font étalage de leur marge de progression. En effet, du côté de l'Entreprise nationale des sels (Enasel), un des ses responsables, rencontré au niveau du stand de la société lors de notre passage, nous a rappelé que son entreprise après les pires difficultés financières a pu se redresser «à force de sacrifice et de dévouement de la part de tout le personnel». Ce dernier nous a aussi informés que l'Enasel a réussi à apurer sa situation financière, suite aux directives du gouvernement dans la cadre de sa politique de relance du secteur industriel, public, notamment les entreprises qui méritent d'être sauvées car considérées comme viables. «Depuis deux ans, notre chiffre d'affaires n'a cessé d'évoluer à la hausse. Nous pouvons faire mieux car nos six unités de production sont en mesure de produire plus, pour peu que des investissements soient consentis dans ce sens. Mais cela ne dépend pas uniquement de notre bon vouloir. Il nous faut disposer de crédits d'investissement, mais ceux-là tardent à venir, ce qui freine toute notre stratégie de déploiement.» Rappelons que l'Enasel, avec ses 700 employés, reste leader sur le marché local du sel de table et de cuisine. L'entreprise détient le certificat ISO 9001 depuis 2008.
Autre entreprises que l'on peut citer en exemple : le groupe industriel Fondal, qui tant bien que mal arrive à se maintenir en activité malgré toutes les vicissitudes du marché local. Ce groupe, qui produit et vend des pièces moulées en fonte et en acier ainsi qu'en aluminium et bronze, détient un savoir-faire qui, au demeurant, est insuffisamment exploité. C'est en fait l'avis de Kemal Agsous,
P-dg de Fondal, qui nous a accueillis en son stand. Ce dernier nous a donné quelques éléments d'information pour mieux comprendre dans quelle situation se retrouve son groupe. Il nous a en effet déclaré : «Nous perdons de plus en plus de parts de marché, non pas parce que nos produits ne sont pas de bonne qualité mais par les effets pervers du code des marchés en vigueur.» Et de souligner que «dans ce code des marchés il existe des paradoxes, c'est à croire que le législateur s'est empressé d'élaborer des textes qui, parfois, sont en totale contradiction avec la réalité du terrain. Ce code des marchés ouvre la possibilité aux donneurs d'ordre de passer
commandes avec des boîtes étrangères qui pratiquent souvent et sans hésiter le dumping dans le but de gagner des marchés. Chez ces derniers on ne cherche plus à tirer le maximum dans les marchés qu'ils gagnent, mais c'est plutôt une stratégie par laquelle ils essayent de sauvegarder leur outil de production en attendant des jours meilleurs. Et par voie de conséquence nous nous retrouvons avec des carnets de commande pas assez fournis, au moment où nos fonderies ont démontré toute leur capacité à répondre à toutes les commandes dans les délais, avec des pièces dont la qualité ne souffre d'aucun doute. En témoigne la fidélité de nos clients traditionnels qui font entièrement confiance aux produits de nos ateliers de fonderie». Malgré tous les aléas que rencontre le groupe industriel Fondal, son premier responsable reste optimiste depuis qu'il a appris que le code en vigueur pourrait connaître quelques changements.
Pour l'heure, Kamal Agsous nous a indiqué que son groupe «connaît une période de stabilité mais pas de croissance». Et pour preuve : «Si la filiale Alfon sise à Oran, versée dans la production de mobilier urbain, enregistre des records de production suite à d'importantes commandes des collectivités locales, par contre celle de Tiaret (Alfet) connaît plus de bas que de hauts en matière de commandes.» C'est pourquoi le P-dg de Fondal estime que les grands donneurs d'ordre, telles que la Sonatrach, la Sonelgaz ou la Snvi, qui
ont un besoin important et pressant pour la bonne marche de leur activité de pièces de rechange et autres consommables, devraient se rapprocher des unités de Fondal. «Mais comme je vous l'ai expliqué auparavant, le code des marchés en vigueur oblige les donneurs d'ordre à se soumettre à la règle de l'appel d'offres. C'est là encore une preuve que le gré à gré est parfois nécessaire quand il s'agit d'appel d'offres pour des produits qui sont fabriqués chez nous».Pour finir, M. Agsous nous a fait savoir que la fonderie d'Oran va changer de lieu d'implantation, car elle ne peut plus continuer d'exercer en plein centre urbain et aussi pour des besoins d'extension.
Il faut dire enfin que d'autres entreprises publiques, dont nous avons visité les stands mais qu'on ne peut malheureusement toutes présenter, font montre d'un désir farouche de hisser le made in Algéria au niveau des attentes et exigences des consommateurs, ce qui est à leur honneur et dans l'intérêt de l'avenir économique du pays.


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