Algérie

Des enseignants toujours en grève



Les élèves premières victimes de cette grève
Un sit-in sera observé mardi prochain, 5 décembre, devant le siège de la wilaya de Tizi Ouzou par les enseignants suite à l'appel lancé par le Syndicat autonome Cnapeste (Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation).
L'appel à l'observation d'un sit-in devant le siège de la wilaya et non plus devant le siège de la direction de l'éducation comme cela fut le cas à deux reprises, intervient suite au constat fait par les animateurs du Cnapeste concernant «l'absence de volonté» au niveau de l'académie de Tizi Ouzou de satisfaire leur revendication principale, à savoir éconduire les deux responsables au niveau de la direction de l'éducation, auteurs ou responsables, de l'agression dont avait fait l'objet une enseignante, le 18 octobre dernier à l'intérieur même de l'enceinte du siège de la direction de l'éducation. Une agression, pour rappel, qui avait nécessité de faire appel aux services de sécurité (police). Le syndicat Cnapeste, tout en maintenant la grève illimitée en vigueur depuis le 20 novembre dernier a décidé, lors de sa dernière réunion tenue mercredi dernier, de passer à la vitesse supérieure en matière d'actions de protestation en investissant carrément le siège de la wilaya. Et de ce fait, interpeller directement le premier magistrat de la wilaya, à savoir Mohamed Boudebali, pour qu'il use de ses prérogatives afin de prendre en charge le problème soulevé par le syndicat Cnapeste. C'est donc au wali de trouver une issue à cette crise qui paralyse une grande partie des lycées de la wilaya à cause d'un dialogue de sourds qui s'est installé entre, d'une part le syndicat Cnapeste et d'autre part la direction de l'éducation. Par ailleurs, et suite aux inquiétudes légitimes exprimées par quelques parents d'élèves quant à l'inscription dans la durée de la grève en question, qui pénaliserait sans doute les élèves (surtout ceux des classes de terminale ayant à passer le baccalauréat en fin d'année), le syndicat Cnapeste a adressé, hier, une lettre aux parents d'élèves pour s'expliquer.
En effet, le conseil de wilaya du syndicat Cnapeste a indiqué que ce n'est guère de gaité de coeur qu'il a décidé d'avoir recours à la grève illimitée. C'est plutôt suite à «la sourde oreille» de la direction de l'éducation. Cette dernière, rappellent les concernés, n'a pas sanctionné les auteurs de l'agression dont avait fait l'objet une enseignante à l'intérieur même de l'académie de Tizi Ouzou. «Nous avons donné un délai d'un mois, du 18 octobre (date où a eu lieu l'agression jusqu'au 20 novembre), pour décider enfin d'observer une grève», rappelle le conseil de wilaya du Cnapeste de Tizi Ouzou. «Un mois d'attente sans que des mesures concrètes ne soient prononcées contre les agresseurs!», déplore le Cnapeste. Ce dernier rappelle que la majorité de ses adhérents est également constituée de parents d'élèves donc aussi bien concernés par les retombées de cette grève. Mais en même temps, la dignité de l'enseignant devrait être préservée, avertit le syndicat Cnapeste qui refuse ainsi de plier l'échine et qui demeure déterminé à aller jusqu'au bout de sa revendication principale: «La sanction des deux responsables incriminés en mettant un terme à leurs fonctions.» D'ailleurs, le sit-in qui sera observé mardi prochain devant le siège de la wilaya par les enseignants grévistes sera placé sous le signe de: «Le sit-in de la dignité», ajoutent les responsables du Cnapeste de Tizi Ouzou. Rappelons enfin que depuis le 20 novembre 2017, une grève illimitée massivement suivie est observée par les enseignants de l'enseignement secondaire et technique de la wilaya de Tizi Ouzou suite à l'appel lancé par le Cnapeste. En outre, suite à l'éclatement de cette affaire, le directeur de l'éducation a rencontré maintes reprises les responsables du syndicat Cnapeste, une fois en présence du chef de cabinet du wali, mais sans qu'aucun consensus n'ait pu être dégagé. Le directeur de l'éducation de Tizi Ouzou a décidé de mettre en place une commission d'enquête visant à déterminer les circonstances de l'agression et à situer les responsabilités. Mais d'après les responsables du Cnapeste, cette commission d'enquête s'est vite transformée en «une commission de conciliation». Ce que rejette le syndicat Cnapeste qui campe sur sa position de «limogeage des deux responsables mis en cause».


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)