Algérie

Des enseignants privés de salaire



Des enseignants privés de salaire
Changer d'école pour un enseignant est loin d'être une sinécure. Si certains peinent à entreprendre un transfert pour enseigner dans un autre établissement scolaire faute de poste budgétaire ou tout simplement à cause d'un blocage au niveau de l'académie, ceux qui y arrivent se voient confrontés à un autre problème : le versement de leur salaire. Une opération qui peut accuser un retard non pas d'un mois, mais parfois d'une année. C'est d'ailleurs ce qui est arrivé à cette enseignante d'histoire géographie quand elle a demandé un transfert de l'académie d'Est d'Alger vers celle de l'Ouest. Elle a été surprise d'apprendre qu'elle ne touchera son salaire que six mois minimum après son installation dans son nouveau poste. « Je ne sais pas à quel saint me vouer et comment faire face aux dépenses de la rentrée scolaire et de l'Aïd El Adha. Il est incompréhensible de travailler sans rémunération », a déploré l'enseignante, mère de trois enfants. Son cas n'est pas une exception. Raison pour laquelle des syndicats autonomes du secteur de l'éducation, à l'image du Snapest et du Cnapest, ont interpellé la tutelle et soulevé ce problème à la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghrebrit. « Nous avons posé ce problème à la ministre de l'Education lors de notre dernière rencontre. Nous avons expliqué qu'un enseignant qui fait un transfert d'une wilaya à une autre perçoit son salaire avec un retard allant jusqu'à une année. Et même quand il change seulement d'académie, le traitement de son dossier sera tout aussi long », a indiqué le président du Snapest, Meziane Meriane. Un fait qui a choqué, selon lui, la ministre. « Elle est tombée des nues en apprenant cela et elle a convoqué ses cadres pour avoir des explications », a souligné Meriane, ajoutant que son syndicat a demandé de solutionner ce problème et a proposé, s'il le faut, de payer à découvert l'enseignant en attendant l'opération de contrôle financier. Une procédure marquée par des lourdeurs au niveau du Trésor public et des académies. « Les lourdeurs administratives devront être levées », a estimé, pour sa part, le chargé de communication du Cnapest, Messaoud Boudiba. Selon les explications du président de l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation, Sadek Dziri, le retard se situe au niveau de la signature de l'arrêté d'affectation, à savoir le visa d'entrée à la nouvelle école. « Ce visa doit passer par le contrôleur financier de la wilaya qui reçoit le dossier d'affectation et ensuite par la Fonction publique. Il y a deux périodes pour la signature de ce document, au mois d'avril ou à la fin de l'année. Ce qui fait que l'enseignant qui rentre au mois de septembre percevra son salaire en retard mais bien évidemment avec un rappel », explique-t-il. Ce problème ne devrait pas tarder à être réglé si l'on tient compte des déclarations du président du Snapest. « La ministre a pris acte de cette situation et a promis de se pencher sur la question », selon le syndicat.




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