Algérie

Des enseignants de l'université de Tizi Ouzou exigent leur libération



"Accuser ces jeunes de vouloir attenter à l'unité nationale est un énorme mensonge indigne même d'une justice dépendante", estime le collectif d'enseignants.La condamnation du placement sous mandat de dépôt de manifestants pour port de l'étendard amazigh ne cesse de susciter les réactions de la société civile à Tizi Ouzou où, après les avocats, les journalistes et les militants politiques de différentes tendances, un collectif d'enseignants de la Faculté des sciences économiques et de gestion de l'université Mouloud-Mammeri a dénoncé, hier, en des termes virulents, ces emprisonnements qu'il qualifie de "man?uvres perfides des tenants du pouvoir".
"Ces jeunes, actuellement incarcérés à El-Harrach illégalement, n'ont porté atteinte ni à l'unité nationale ni à l'emblème officiel, au contraire, les deux drapeaux qui se côtoyaient depuis le 22 février, ont rendu possibles aussi bien la fraternité entre les Algériennes et les Algériens que la solidarité et la reconnaissance de leur identité berbère millénaire", s'est positionné le collectif d'universitaires qui qualifie d'"injuste" la mise sous mandat, le 23 juin dernier, d'une vingtaine de jeunes par, accuse le collectif, "une justice aux ordres, pour satisfaire les lubies autocratiques du chef d'état-major".
Dans son communiqué rendu public, hier, ce même collectif d'enseignants estime qu'accuser ces jeunes de vouloir attenter à l'unité nationale est "un énorme mensonge indigne même d'une justice dépendante". "Leur emprisonnement n'est qu'une man?uvre perfide des tenants du pouvoir actuel, en vue de semer la confusion et d'attiser la haine au sein du mouvement populaire, de détruire l'unité et la solidarité entre les Algériens, somme toute de contrer la révolution en cours", soutiennent-ils, avant d'exiger la libération immédiate et inconditionnelle de ces détenus politiques et l'arrêt de l'instrumentalisation des forces de l'ordre et de l'appareil judiciaire à l'encontre du peuple algérien.
Une exigence fondée, disent-ils, sur leur conviction du "caractère inique et arbitraire de ces arrestations". "Nous, enseignants universitaires, dénonçons et condamnons ces man?uvres criminelles et antipatriotiques, et réaffirmons notre engagement à poursuivre d'une façon persévérante la dynamique révolutionnaire jusqu'à la concrétisation de ses objectifs, à savoir un Etat civil, un Etat de droit, une justice indépendante et une République démocratique et sociale", concluent ces enseignants de l'université de Tizi Ouzou dans leur communiqué.

Samir LESLOUS


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