Dans une déclaration rendue publique, les enseignants, qui ont lancé une pétition en faveur du mouvement des étudiants algériens, dénoncent la politique entreprise par les autorités. Les quatorze signataires qualifient cette politique de «démantèlement de l'université algérienne par les pouvoirs publics au profit d'une politique néolibérale sauvage de l'enseignement supérieur». «Le décret 10-315 du 13 décembre 2010 a dévalorisé les diplômes d'ingénieur d'Etat et de magistère», lit-on dans une déclaration commune. Les enseignants chercheurs rappellent que ces deux diplômes ont permis de jeter les bases de l'édification de l'université et de l'économie nationale de notre pays dans les années 1970 et 1980. Ils comparent l'impact de ce décret 10-315 sur l'université algérienne à celui du «plan d'ajustement structurel du FMI des années 1990 pour l'économie algérienne». «Nous rappelons que le plan d'ajustement structurel des institutions de Bretton Woods (FMI et Banque mondiale) a entraîné le démantèlement et la déstructuration de l'économie nationale», ont averti les rédacteurs de cette déclaration qui soutiennent les étudiants en détresse.Â
«Aujourd'hui, la société algérienne paie le prix fort de cette politique néolibérale sauvage», ont-ils regretté. «Le décret 10-315 est venu démanteler ce qui restait des acquis obtenus par les luttes du mouvement syndical autonome des étudiants et des enseignants algériens depuis 1963 dans l'enseignement supérieur, c'est-à-dire une université algérienne publique, performante, démocratique au service du bien-être de la société algérienne», déplorent les enseignants chercheurs qui saluent le mouvement autonome des étudiants algériens.
Les enseignants chercheurs demandent à leur tour, l'abrogation du décret 10-315 du 13 décembre 2010 exigeant le maintien du diplôme d'ingénieur d'Etat dans l'université algérienne. «Le diplôme d'ingénieur d'Etat est nécessaire à l'édification d'une économie nationale souveraine, productive et génératrice de richesses et de bien-être pour notre pays», ont-ils argumenté. Ils plaident en faveur de la valorisation du diplôme de magistère, qui selon eux, doit garder son statut défini par le statut de la Fonction publique du 15 juillet 2006. Ces universitaires affirment leur mobilisation «pour la défense d'une université algérienne publique, ouverte à tous les enfants du pays, performante et pour la défense des diplômes d'ingénieur d'Etat et de magistère».
Liste des premiers signataires
1- Farid Cherbal. Maître de conférences, USTHB (Alger) - 2- Daho Djerbal. Maître de conférences, Alger-Bouzaréah - 3- Rachid Sidi Boumediene. Directeur de recherche, CREAD - 4- Amar Heminna. Professeur, USTHB (Alger) - 5- Abdelhafid Afalfiz. Enseignant chercheur, USTHB (Alger) - 6- Ahcène Amarouche. Maître de conférences à l'ENSSEA, Ben Aknoun, (Alger) - 7- Abdelmalek Bouzari. Maître de conférences, ENS Kouba (Alger) - 8- Abdelkader Khelladi. Professeur, USTHB (Alger) - 9- Louisa Aït Hamou. Enseignante chercheur, Alger-Bouzaréah - 10-Ratiba Hadj-Moussa. Professeur de sociologie, York University, Toronto, Canada - 11-Djamel Baâli-Cherif. Maître de conférences, ENSA (ex-INA) Alger - 12- Ali Harfouche. Enseignant chercheur, USTHB (Alger) - 13- Aziz Boudjadja. Maître de conférences, USDB (Blida) - 14- HADJ Miliani. Professeur, université de Mostaganem
Â
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 19/02/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Djedjiga Rahmani
Source : www.elwatan.com