Algérie

Des enquêteurs du ministère de la santé à Constantine



Le ministère de la Santé a dépêché une commission d'enquête au CHU de Constantine en plus de celle mise en place jeudi soir par la Direction de la santé de wilaya pour vérifier le contenu de la vidéo mise en ligne le jeudi provoquant un tollé sur les réseaux sociaux et décriant une situation intolérable de malades hospitalisés dans un service dédié à ceux atteints du Covid-19.Quatre personnes ont été suspendues temporairement en attendant les conclusions de l'enquête selon les premières informations communiquées par la Direction de l'hôpital qui a aussitôt rendu public un communiqué.
La vidéo en question a été tournée le mercredi matin vers 10 h en l'absence totale du personnel médical montrant l'abandon des malades au niveau de ce service du Covid-19. On y voit une femme qui montre son mari avec une sonde à la main dans un état de saleté repoussant, reposant sur un matelas sans aucun drap ni couverture et le tout maculé de sang. Son témoignage est accablant lorsqu'elle dira qu'un médecin l'a brutalisée. Elle raconte le décès de son frère trois jours plus tôt.
La vidéo, montre également un autre drame où un jeune homme en tenue médicalisée, pleure son père décédé et auquel il avait apporté son petit déjeuner pour le trouver mort, seul, sur son lit.
L'on notera l'absence totale du personnel soignant bien que la vidéo soit tournée en plein jour, sauf « un coursier qui est le seul à être présent ».
Les mots sont incapables de décrire la détresse de ces malades qui mettent à nu les défaillances de la gestion au niveau de cet hôpital. Malheureusement, l'image des médecins dévoués qui étaient tous présents lors de la visite du Premier ministre Abdelaziz Djerrad au CHU dernièrement, a été ternie par cette vidéo en raison d'une réalité plus amère lorsqu'on sait que plusieurs médecins-chefs au niveau de cet établissement gèrent leurs services par téléphone uniquement. Faut-il rappeler les vols successifs de gants et masques chirurgicaux commis dans l'enceinte de cette structure dont la gestion s'avère chaotique jusqu'à présent et nécessite une véritable prise en main de la part du ministère de tutelle.
Cependant et en réaction à cette vérité qui a éclaté en plein visage de la Direction, tous les cadres se sont réunis depuis 16 h jusqu'à une heure tardive de la soirée tandis que le personnel soignant a opté pour un silence complice.
La Direction de l'hôpital a mis en place une commission pour détecter les défaillances de service en attendant de connaître toutes les mesures qui seront prises.
Ilhem Tir


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