Algérie

Des élèves renvoyés: Le tablier scolaire revient



C'est hier qu'a pris fin la durée accordée par le ministère de l'Education nationale au profit de tous les élèves, pour se conformer au port du tablier selon les couleurs définies, à savoir, le bleu pour les garçons et le rose et le blanc pour, respectivement, les collégiennes et les lycéennes. La mise en garde des élèves a commencé deux ou trois jours auparavant lorsque des chefs d'établissement, qui ont fait de cette opération une priorité, ont veillé eux-mêmes à être devant les entrées des établissements pour contrôler les élèves «récalcitrants». Si, parmi ces derniers, les uns ont préféré rappeler que le 13 octobre au matin, la circulaire ministérielle devait entrer en vigueur, d'autres, par contre, sont allés jusqu'à interdire l'accès de l'établissement aux élèves qui ne se sont pas encore présentés avec la couleur du tablier indiquée. Le dernier rappel de cette mesure a été au centre d'un débat organisé, lundi dernier, dans le cadre d'une émission de Canal Algérie et qui a regroupé outre le représentant du ministère de l'Education nationale, un pédagogue et le président de la Fédération nationale des associations des parents d'élèves (FNAPE) qui a été l'initiatrice de l'uniformisation des tabliers scolaires. L'idée qui a germé lors de ce débat était d'aller crescendo dans l'application de cette mesure avec la recherche de la manière idoine pour sensibiliser les élèves sur la portée de cette initiative. Mais, hier, certains chefs d'établissement ne sont pas allés avec le dos de la cuillère en renvoyant des dizaines d'élèves de leurs établissements, comme nous l'a confié Mme Arif, du bureau de wilaya et membre du conseil national de la FNAPE. Selon notre interlocutrice, aux Lycées Imam El-Houari et Ibn Badis, plus d'une soixantaine d'élèves, dont des futurs candidats au bac, ont été renvoyés de leurs établissements. «Par contre, au Lycée Oussama, à titre d'exemple, le proviseur n'a renvoyé aucun des élèves qui ne portaient pas le tablier exigé», devait nous préciser notre interlocutrice. En clair, notre interlocutrice a voulu mettre en exergue l'application «aveugle» de certaines notes ministérielles, même si elle va à l'encontre de certaines autres instructions de la même tutelle, notamment celle stipulant l'interdiction de procéder au renvoi massif d'élèves en précisant que dans la gestion des affaires courantes des établissements, d'autres priorités s'imposent tel que le manque d'encadrement pédagogique au niveau de certains établissements où certaines matières ne sont pas encore enseignées. De son côté, le président de la FNAPE déplore les cas d'établissements où des élèves ont été renvoyés et affirme avoir saisi officiellement le ministère de l'Education pour instruire les chefs d'établissement de ne plus renvoyer leurs élèves.

 Par ailleurs, et concernant l'uniformisation du tablier, la FNAPE estime que l'application de cette mesure a été une fuite en avant, étant donné qu'elle n'a été rendue publique qu'à la fin de l'année dernière et, par conséquent, il est impératif de se donner toute cette année scolaire pour mieux se préparer en perspective de la rentrée 2010/2011. Toutefois, tout en précisant le caractère inamovible du principe du port obligatoire du tablier, M. Dellalou estime que les chefs d'établissement ne doivent en aucun cas se comporter en tant que propriétaires d'établissements, mais en tant que fonctionnaires de l'Etat au service de l'école, qui demeure une institution républicaine.

 Pour rappel, le département ministériel d'Aboubakr Benbouzid avait décidé, au retour des élèves après l'Aïd El-Fitr, de prolonger le délai de 20 jours en adressant une circulaire à tous les chefs d'établissement des trois paliers par l'intermédiaire des directions de l'Education.

 Dans la même circulaire, il est clairement rappelé qu'après le délai fixé, que les dispositions contenues dans la précédente circulaire portant sur l'uniformisation des couleurs seront appliquées avec rigueur. Le ministère de l'Education précise également que ce délai accordé ne signifie nullement la remise en cause de cette disposition qui «revêt une portée sociale et éducative visant à faire de l'école algérienne une institution républicaine où règnera l'égalité et qui engendrera un esprit de discipline et permettant de valoriser les principes d'unité».




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