Algérie

Des élections, pour quoi faire '



Même pas la peine de parler d'un changement dans la continuité, de continuité dans la continuité ou de faire du neuf avec du vieux. La présence de candidats qui «dopent» la scène footballistique nationale depuis pas moins de trois décennies est un signe inquiétant dont la conséquence est l'extermination du football à la racine.Avec la FAF, l'arrivée de Charafeddine Amara amorçait déjà un retour vers les «sources» même si l'homme, parachuté sur la scène footballistique de par son statut de patron du groupe qui parraine le CR Belouizdad, n'y était pour rien dans le grand cirque que le sport roi en Algérie subissait. Mais la structure fédérale, connue pour être un Etat dans l'Etat, a su maintenir une certaine cadence rythmée depuis l'avènement d'un jeune président, Kheireddine Zetchi qui a su, contre vents et marrées, imposer une ligne directrice que son successeur tente tant bien que mal de maintenir. Du moins s'agissant de la «vitrine» de ce football algérien fondamentalement déstructuré. Les résultats de l'EN A et présentement de l'EN A' ont certainement constitué cet arbre qui couvre aveuglement la bêtise footballistique. Car, en profondeur, les choses n'ont pas vraiment évolué. Bien au contraire. Quand un journaliste s'étonne qu'un président de ligue ne puisse pas savoir quel est le poids réglementaire d'un ballon, c'est que le problème n'a rien à voir avec le... football. C'est un défaut systémique étalé au grand jour lorsque les assemblées générales réunissent leurs membres. La discussion n'est jamais d'ordre sportif et le «foncier» domine le «travail foncier». Dimanche soir, à minuit, les listes des candidats à la présidence des ligues à caractère national (LFP, LNFA et LIRF) ont été étalées au grand public et sans surprise les «caciques» sont là, toujours là à l'exemple de ce parti unique qui renaît de ses cendres. De ses sentiers. Abdelkrim Medaouar, Ali Malek, Youcef Benmedjbeur et Nourredine Boulefaât maintiennent le cap pour de nouveaux mandats. Comme s'ils avaient éclaboussé leurs précédents passages par une gestion infaillible, et en tout point de vue. Une vraie misère qui ne peut être la conséquence du seul désir de ce «personnel remis à neuf» de vouloir s'éterniser, servir et se servir.
Car, à bien des égards, ceux qui avaient bombé le torse avant l'élection de la FAF, en avril dernier, avant de disparaître n'étaient pas inspirés par l'amour du football. Encore son développement. Ils étaient là parce qu'on leur a demandé de faire de la figuration et du bruit afin d'écarter les bonnes gens, ceux qui veulent vraiment servir le sport et la jeunesse. Quid d'Azzedine Arab, donc ' L'ancien patron du CA/SSPA de l'ES Sétif serait revenu sur scène, lui que les « siens » ont sauté sans management de l'organigramme où il a bossé et dépensé ses économies pendant plus de deux décennies, que pour prendre sa revanche sur le sort. Un état d'esprit tout aussi dangereux et nocif à la pratique d'un dirigeant sportif qui, par aisance, plaide la cause du fair-play, de la réconciliation et de l'entraide.
Faut-il désespérer pour autant ' Oui et non. «Oui» du fait que l'on va assister aux mêmes scènes de ménage qui ont vilipendé le quotidien des Algériens qui font attention à la chose footballistique en assistant aux matchs ou en suivant l'actualité du football. Cette situation va créer de nouveaux monstres aussi bien dans les stades, aux alentours et dans les structures et c'est toute la nouvelle génération qui en fera les frais. «Non», car au fond, le ballon est rond, subit les vents et les feux mais demeure ce monde à part où c'est, à la fin, le bon sens qui finira par l'emporter. Comment serait-ce possible ' La réponse est aujourd'hui entre nos mains. Demain, personne ne dira pourquoi il y a eu ingérence...
M. B.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)