Un brouillard épais couvre l'horizon du processus électoral en Libye. L'annulation du rendez-vous du 24 décembre dernier, fixé pour la tenue des élections présidentielles, qui ont atteint une phase avancée en matière de parachèvement des mesures techniques et de fin de la phase des recours judiciaires, n'a été accompagnée par aucune nouvelle date pour l'organisation de ces élections. Même la date du 24 janvier, avancée pour l'organisation du scrutin après un premier report du rendez-vous en question d'un mois, sur proposition de l'Instance supérieure des élections, est passée dans un silence assourdissant. La communauté internationale, qui a apporté un fort soutien à la tenue de ces élections, ainsi que l'ONU, qui a présenté ces élections comme un aboutissement d'un long mécanisme de paix, non sans mettre en garde contre le report du rendez-vous, restent muettes face à ce report sine die. Pourtant, on menaçait haut et fort de sanctions internationales quiconque entraverait la tenue de ces élections présidentielles ' Tout est à refaire dans ce pays, ou s'agit-il seulement d'une période limitée dans le temps, mais indéfinie, pour éliminer les embûches qui ont mené à l'annulation des élections présidentielles, dont les incidents sécuritaires et les ingérences politiques ' On continue encore à baliser le terrain pour aller vers l'urne, mais sans fixer aucune date. Ce qui épaissit encore plus le brouillard. Et, comme par effet d'entraînement, il n'y a plus aucune action d'organisation de conférences internationales sur la Libye, qui foisonnaient durant la période qui précédait le 24 décembre. Ce remue-ménage a déboussolé les observateurs, qui parlent pour certains d'un report des élections de trois mois, alors que d'autres avancent des délais de six mois et d'une énième phase transitoire longue de douze mois. Les Libyens, eux, ne disent pas mot au sujet de ces estimations. Puis vint l'adoption à l'unanimité, le 31 janvier dernier, d'une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU qui a prolongé de seulement trois mois la Mission d'appui des Nations Unies en Libye (Manul). Le texte de la résolution en question ne comporte aucune mention relative à l'espoir de voir se tenir bientôt ces élections, mais tout porte à croire qu'il s'agit d'un délai « sous-entendu » de trois mois, jusqu'au 30 avril prochain, fixé par le Conseil de sécurité de l'ONU à sa mission dans ce pays. Il est dans l'intérêt des Libyens d'organiser des élections présidentielles et législatives avant le 30 avril, car au-delà de cette date, il n'y aura plus de mission d'appui des Nations Unies dans le pays. Une autre prolongation de la Manul plus loin que cette date reste peu probable, vu qu'un premier texte de la résolution indiquée portait son délai jusqu'au 15 septembre, avant de le raccourcir de cinq mois.D'ici au 30 avril, les Libyens devraient régler les problèmes qui ont empêché la tenue des élections le 24 décembre dernier, notamment les divergences entre les institutions officielles libyennes, portant sur la loi électorale et le rôle de l'appareil judiciaire dans le processus électoral, à défaut le pays pourrait s'enfoncer dans l'incertitude d'une phase de transition plus longue.
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Posté Le : 03/02/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abdelkrim Zerzouri
Source : www.lequotidien-oran.com