Des élections, au pire Point Zéro : les autres articles

Dans la longue série des paradoxes nationaux, il faut bien noter ces derniers, arrivés par voie de presse. Il y a de plus en plus de policiers mais de plus en plus de délinquance. L'économie affiche des réserves de change colossales, à tel point que le FMI en demande, mais le dinar ne cesse de dégringoler. Enfin, la facture d'importation des médicaments augmente régulièrement, mais les pénuries au niveau des hôpitaux et pharmacies restent les mêmes. Ces grands écarts de la raison ne sont pourtant pas liés à de la magie ou de la malchance, ils sont à mettre sur le compte d'une mauvaise régulation. Rien ne sert, par exemple, d'injecter d'énormes masses d'argent dans les circuits économiques si ceux-ci ne sont pas assainis, avec l'instauration de règles claires et d'une légalité portée et défendue par l'autorité. Cette poésie du paradoxe vient d'ailleurs d'être déclinée en direct par DOK, qui a énoncé un axiome post-cartésien : «Moins il y a de terroristes, plus il est difficile d'en venir à bout.»
En logique formelle, une assertion étant vraie si son contraire ne l'est pas, on pourrait affirmer que plus il y a de terroristes, plus il est facile de les éliminer et même encourager les jeunes à monter au maquis pour en finir avec le terrorisme. Ce paradoxe, à première vue amusant, est pourtant meurtrier ; chaque jour, un militaire, un gendarme, un garde communal, un garde-frontière ou un civil tombe sous les coups du terrorisme, dans l'indifférence glacée du préposé à la morgue devant un accident de voiture. Ce qui renvoie évidemment à la mort, paradoxe suprême : pourquoi naître s'il faut mourir ' Heureusement, pour tout régler et entrer dans les mondes de la logique et de la logistique, DOK a annoncé qu'il allait faire des élections le 29 novembre prochain. L'occasion d'un dernier paradoxe pour cette remarquable année : une nouvelle opération de vote réalisée par des gens qui détestent les élections.