Le littoral continue de subir de fortes
pressions à cause des phénomènes de concentration de la population et
d'urbanisation incontrôlée, auxquels il faut ajouter l'implantation anarchique
des différentes activités économiques et industrielles ainsi que les pollutions
des eaux marines.
Plusieurs mesures ont été prises par l'Etat pour la protection et la
revalorisation du littoral pour faire face à toute menace de pollution. De son
côté, le mouvement associatif s'y met aussi. Ainsi, l'association «Chems Wahran», créée récemment et
ayant pour but d'accompagner les jeunes ayant un enthousiasme pour la plongée
et les sports nautiques, contribue à la sauvegarde de l‘environnement marin. Dans
ce cadre, un plan d'action a été élaboré par cette association pour l'année 2012.
L'assainissement des fonds marins des îles Habibas et
l'organisation d'une journée d'étude sur la faune marine figurent parmi les
actions programmées pour cette année, ainsi que la participation à un colloque
international sur la protection de l'écosystème marin et la biodiversité, ainsi
que l'organisation d'un journée thématique sur l'environnement marin. Il faut
dire que, malgré les efforts consentis par les pouvoirs publics pour la
protection de l'environnement, les résultats escomptés restent, cependant, en
deçà des espoirs.
Notons que le Plan d'aménagement côtier (PAC) du littoral oranais, élaboré
par l'Agence nationale d'aménagement du territoire (ANAT), a fait ressortir que
34 infrastructures industrielles polluantes - dont 4 implantées à moins de 300 mètres de la mer - ont
été recensées, ainsi que neuf (09) décharges publiques, 27 sites de déversement
de déchets spéciaux et urbains et plusieurs cas de vol de sable ont été
signalés dans plusieurs plages du littoral oranais. Les études entreprises ont
également révélé que le littoral oranais abrite 60 unités industrielles, dont 24
entreprises publiques implantées dans les différentes zones d'activité proches
du littoral. D'autre part, et pour ce qui est de l'évaluation quantitative et
qualitative des pollutions, l'étude a révélé que les agglomérations de Bousfer, Kristel et Cap Blanc ne sont pas dotées de réseaux d'assainissement mais de fosses
septiques. Cependant, le rejet des réseaux d'assainissement des autres
localités côtières s'effectue directement dans la mer, sans aucun traitement
préalable, à travers 19 points de rejet, dont six s'effectuent dans des oueds
près de la mer et 13 directement dans la mer. Le volume des rejets des eaux
usées urbains est évalué à 106.920 m3/jour, soit un débit de 12.381 litres/seconde,
tandis que le volume des rejets des unités industrielles implantées à
l'intérieur des agglomérations est évalué à 7.500 m3/jour, soit un débit de 87
litres/seconde. Pour ce qui est des hydrocarbures, selon l'ANAT,
à Bethioua, les valeurs retrouvées dans le port sont
supérieures à 650 mg/kg. Elles représentent des valeurs deux fois plus
importantes par rapport aux normes européennes (300 mg/kg).
Néanmoins, des efforts importants ont été consentis pour éviter la
pollution des plages et du milieu marin en général. A titre indicatif, citons
les travaux entamés au cours du mois de juillet dernier d'un réseau de
refoulement des eaux usées vers la station d'épuration sise au village côtier
de Cap Falcon, dont le taux d'avancement est estimé à 80%. Il s'agit d'un
projet de grande envergure qui a nécessité une enveloppe de 45 milliards de
centimes, consistant en l'éradication définitive du déversement des eaux usées
sur les plages de la daïra. Pour le besoin, un réseau d'une longueur de 22 km, dont l'entame se situe
au niveau du village côtier de Sidi Hamadi, sur le
territoire de la commune côtière d'El Ançor, traversera
la localité de Guedera dans cette même zone, la
commune de Bousfer et Bousfer
Plage et la localité côtière de Coralès pour être
enfin connecté à la station d'épuration de Cap Falcon, qui a été inaugurée par
le wali au cours du mois de juin dernier. Notons qu'un autre réseau de
refoulement des eaux usées vers cette même station a déjà été installé le long
de la rue Mélinette, qui traverse une demi-douzaine
de localités côtières situées dans ladite daïra.
D'autres travaux d'éradication de neuf bassins de décantation, installés
sur le territoire de cette daïra, sont menés en parallèle à ce projet. Il
s'agit de bassins à ciel ouvert qui, une fois remplis, déversaient les eaux
usées dans la mer.
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Posté Le : 19/02/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : J Boukraâ
Source : www.lequotidien-oran.com