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Des écrivains occidentaux s'opposent



Des écrivains occidentaux s'opposent
Le siège de Charlie HebdoSix romanciers de renom ont décidé de boycotter le gala d'une société littéraire américaine pour protester contre l'hommage programmé au profit du magazine satirique français Charlie Hebdo.L'attentat contre le journal satirique Charlie Hebdo, en janvier dernier, continue à susciter des réactions aux... Etats-Unis. Comme on l'a déjà écrit, les pamphlets et autres caricatures qui s'attaquent à la religion quelle qu'elle soit sont proscrits au pays de l'Oncle Sam, pourtant champion de la liberté d'expression. Ainsi, six romanciers de renom ont décidé de boycotter le gala d'une société littéraire américaine pour protester contre l'hommage programmé au profit du magazine satirique français Charlie Hebdo.L'auteur australien Peter Carey, le Canadien Michael Ondaatje, le Britannique Taiye Selasi ainsi que les Américains Francine Prose, Teju Cole et Rachel Kushner ne participeront pas au gala annuel du Pen American Center, qui doit se tenir le 5 mai, a révélé le New York Times. Le premier, qui a remporté par deux fois le prestigieux Booker Prize, s'est justifié auprès du quotidien américain arguant qu'avec cette décision, le Pen allait au-delà de son rôle traditionnel de défenseur de la liberté d'expression contre la censure gouvernementale. Pour cet auteur, Pen American n'a pas à s'immiscer dans cette affaire, dénonçant au passage son «apparent aveuglement vis-à-vis de l'arrogance culturelle de la France, qui ne respecte pas le devoir moral à l'égard d'une grande partie de sa population» et de procéder à de sévères critiques sur les choix éditoriaux du magazine français qui vise trop souvent l'islam et son prophète Qsssl. Les six écrivains ont réagi de façon unanime mais non concertée, même si l'annonce par la société de sa volonté de rendre hommage à Charlie Hebdo date de plusieurs semaines déjà. L' attentat qui a engendré un lourd climat d' islamophobie et de stigmatisation de la communauté musulmane, non seulement en France mais aussi dans plusieurs autres pays européens, a également enflammé le débat, outre-Atlantique, sur les limites de la liberté d'expression et, en particulier, sur la place de la religion - un tabou aux Etats-Unis -,allèlègrement caricaturée par l'hebdomadaire satirique.Ainsi, la romancière Rachel Kushner a protesté contre «l'intolérance cultuelle» en vigueur en Europe et la promotion «d'une vision laïque forcée».«Ces dernières années, le magazine a multiplié les provocations racistes et islamophobes», a de son côté protesté Teju Cole dans un article paru dans le New Yorker.Réagissant à une publicité dont il se serait bien passé, Pen American Center a avoué s'attendre «à un certain degré de controverse» lors de sa décision, mais s'est dit affligé par la dimension de la polémique face à laquelle ses dirigeants se sentent désarçonnés.«Il y a eu beaucoup d'échanges animés sur les réseaux sociaux et cela peut être sain, mais, pour nous, Pen est une grande maison et elle dispose de diverses structures pour les opinions divergentes», a tenté d'argumenter la directrice générale de la société, ajoutant qu'elle «respecte les convictions» des frondeurs.Pourtant, la société a bien essayé sur son blog de justifier sa décision en clamant que Charlie Hebdo ne cherchait pas à «ostraciser ou insulter les musulmans», mais qu'il luttait contre une «petite minorité d'extrémistes» pour la «liberté d'expression».Nul doute que le gala qui réunira près de 800 écrivains, éditeurs et mécènes et honorera pour la circonstance les représentants du journal satirique, va encore susciter quelques remous.




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