Algérie

Des écrivains et universitaires expliquent la « transition textuelle »



Des écrivains et universitaires expliquent la « transition textuelle »
Des journalistes qui se découvrent des talents littéraires et se lancent dans une carrière de romancier, ce n'est pas ce qui manque en Algérie. Tahar Djaout, Kamel Daoud, Hamid Abdelkader, Mustapha Benfodil, Achour Cheurfi... en sont des exemples. Pour débattre de cette question et évoquer la place de l'écriture journalistique dans la création littéraire, la Bibliothèque nationale a organisé, hier, une conférence intitulée « la transition du journalisme à l'écriture de la fiction », animée par un panel d'écrivains et d'universitaires algériens et arabes. Le premier à intervenir fut Wassini Laâredj, grande figure des scènes littéraires algérienne et arabe. Il s'est interrogé sur les raisons qui poussent un journaliste dans le monde de la fiction en citant deux hommes de lettres et ex-journalistes, tous les deux prix Nobel de la littérature : l'Egyptien Nadjib Mahfoud et le Chilien Garcia Marquez. Il a cité aussi l'autre grande plume cairote Djamal el-Ghitani. Pour l'auteur du Livre de l'Emir, c'est pour fuir la censure multiforme (politique, éditoriale, idéologique, économique...) que le journaliste prend le chemin de la fiction où il jouit d'une plus grande liberté et, par voie de conséquence, en mesure de transmettre son message aux lecteurs. « Le roman est de loin plus démocratique et populaire qu'un article de presse et dure de surcroît dans le temps », souligne-t-il. Ahmed Lekbiri, l'écrivain marocain, a fait le même constat. Il parle de deux écritures différentes en dépit de quelques similitudes liées, en somme, à la nature de l'acte, à savoir l'écriture, tels le style rédactionnel et les sources de l'écrit. « Je crois que le journaliste en quête d'une carrière en littérature devrait avoir des aptitudes notamment dans le travail fictif », résume-t-il, laissant la parole à l'universitaire Ibrahim Saâdi. Ce dernier est revenu sur l'influence de l'écriture de presse sur la fiction durant les années du terrorisme et sur les retombées tragiques de ce fléau qui ont pesé de tout leur poids dans la « transformation » de quelques illustres journalistes en romanciers, mais qui se distinguent par une littérature d'urgence et pleinement engagée à combattre la violence.




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