Les institutions algériennes sont de grandes fabriques de chiffres (Ph. DR)Alors que l'agence multiplie les chiffres concernant son activité, de nombreux partenaires et spécialistes critiquent ses résultats. Certains affirment qu'il s'agit de chiffres sans consistance réelle, l'ANDI produisant des chiffres sans en vérifier l'impact, alors que d'autres mettent en doute leur crédibilité. Selon l'ANDI, 32.000 projets d'investissements sont passés par ses services depuis 2002. L'agence annonce également avoir accompagné 410 projets d'investissements étrangers, dont 56% dans le secteur industriel, qui reste le plus prisé par les investisseurs.
L'économiste Abderrahmane Mebtoul se demande cependant quel est le véritable impact de ces projets sur la croissance et sur l'emploi. On ne connait pas leur contribution au PIB, ni à la production industrielle, dit-il, tout en minimisant leur portée. Il se demande si les objectifs fixés par les autorités algériennes ont été atteints. Mais il avance une certitude : les compagnies étrangères impliquées ont atteint leurs objectifs. L'ANDI ne donne pas non plus d'indication sur le transfert de savoir-faire induit par ces projets. Selon lui, « beaucoup de sociétés étrangères sont en train de quitter le pays ».
«Pas de changement significatif sur le terrain »
Un autre économiste se montre encore plus critique. Pour lui, la production industrielle n'est pas repassée au-dessus de cinq pour cent du PIB, ce qui montre bien que « ces projets n'ont pas d'impact significatif ».
Habib Yousfi, patron de la Confédération générale des opérateurs économiques (CGEOA), met clairement en doute la viabilité de ces chiffres. Au cours d'une émission de radio, il a affirmé qu'il « ne croit pas à ces chiffres ». Il a estimé que l'ANDI fournit ces chiffres pour justifier son travail, mais lui-même préfère voir ce que cela donne « sur le terrain ». Et sur le terrain, précisément, « il n'y a pas de changement significatif » pour ceux qui veulent créer des entreprises, a ajouté M. Yousfi.
Le dispositif d'accompagnement est lui aussi mis en cause. Il se limite à des démarches et procédures figées, destinées à produire des chiffres, affirme un économiste. Abderrahmane Mebtoul en veut pour preuve que 70% des entreprises reviennent au point de départ une fois le dispositif ANDI épuisé.
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Posté Le : 12/11/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Aïssa Bouziane
Source : www.maghrebemergent.info