Algérie

Des économies dépendantes des conjonctures européennes Crise financière et conséquences sur l'Algérie, le Maroc et la Tunisie


Des économies dépendantes des conjonctures européennes Crise financière et conséquences sur l'Algérie, le Maroc et la Tunisie
L'expert Camille Sari, conseiller économique, consultant international, spécialiste des monnaies et de la finance internationale, brosse une analyse scientifique et méthodique de la connexion et la relation étroite des économies des pays maghrébins, notamment, algérienne, tunisienne et marocaine, avec l'évolution économique et financière des principaux pays de l'Union européenne. Ainsi, il estime que « les économies maghrébines sont intimement dépendantes des conjonctures européennes ».
L'expert Camille Sari, conseiller économique, consultant international, spécialiste des monnaies et de la finance internationale, brosse une analyse scientifique et méthodique de la connexion et la relation étroite des économies des pays maghrébins, notamment, algérienne, tunisienne et marocaine, avec l'évolution économique et financière des principaux pays de l'Union européenne. Ainsi, il estime que « les économies maghrébines sont intimement dépendantes des conjonctures européennes ».
Selon le site de l'Observatoire économique de Marseille, « les pays du Maghreb subiront les retombées négatives de cette crise européenne et mondiale, le Maroc et la Tunisie subiront la baisse de la demande de leurs produits agricoles, agroalimentaires et autres produits manufacturés, d'un reflux des rentrées touristiques et d'une diminution des transferts de leurs travailleurs résidant en Europe ».
En ce qui concerne l'Algérie, cet expert souligne que « les canaux de transmissions sont multiples. Le premier danger qui guette le pays est la perte d'une partie de ses réserves de change. En demandant aux créanciers de la Grèce de renoncer à 50% de leurs créances (perte sèche sur la moitié des obligations publiques), les Etats européens ont signifié aux marchés qu'ils ne garantiront plus l'infaillibilité d'un des membres de l'Union européenne. L'Algérie, d'après certaines estimations disposent de 40 milliards dollars d'obligations souveraines européennes, en cas de faillite des grands pays comme l'Italie, l'Espagne et effet de dominos la France et même l'Allemagne, pourrait perdre une partie ou la totalité de ses placements ».
Sari précise que « l'investissement en bons du Trésor américains n'est pas sans risque. Il n'est plus exclu que les Etats-Unis utilisent le chapitre 11 et se déclarent en faillite. Dans ce cas le pays de l'Oncle Sam négocierait un effacement partiel (50 à 75%) de leurs dettes auprès de leurs créanciers, parmi lesquels comptent la Chine, le Japon, les pays du Golfe et l'Algérie ».
Aussi, selon lui, il est inconcevable que l'on continue à extraire de façon frénétique du pétrole et du gaz pour entreposer cette masse de dollars (200 milliards dollars, d'après les dernières estimations) dans les tonneaux des Danaïdes. Il vaudrait mieux préserver ces richesses pour les générations futures et réduire drastiquement l'extraction des hydrocarbures».
Par ailleurs, cet expert montre que si la crise économique, qui est la suite logique de la crise financière, s'aggrave on n'est pas à l'abri d'un effondrement des prix du pétrole comme ce fut le cas en 2008, de 140 dollars le baril à 36 dollars, alors que les importations ne cessent de croître pour atteindre le chiffre record de 41 milliards dollars ce qui fait le bonheur des lobbies de l'importation aux dépens des producteurs.
En ce sens que dit-il, « il y aura un ralentissement des transferts des Algériens basés en Europe, car le chômage frappe essentiellement les étrangers et ceux d'origine étrangère. Il est indispensable de développer les échanges et les investissements sud-sud dans le cadre maghrébin et avec les pays africains et arabes ».
Vers l'éradication de la fuite des capitaux
Tenant compte des expériences européenne et internationale, Sari ne propose pas une monnaie unique maghrébine d'emblée. « Celle-ci pouvant être l'aboutissement de convergences économiques et monétaires à un stade suprême et où les volontés politiques pour la consolidation de la communauté économique maghrébine soient fermement et irrémédiablement tenue » a-t-il déclaré
Abordant les dangers de la fuite des capitaux vers l'étranger, celui-ci affirme que « le fait que les monnaies des Etats du Maghreb soient inconvertibles fait disparaître le risque de changes des coéchangistes maghrébins et empêche la fuite des capitaux hors Maghreb.
La difficulté de se procurer des devises impacte les importations. Les réserves de change au Maroc ne couvrent que 5,5 mois d'importation. C'était 3 à 4 mois en Algérie après la chute des cours des hydrocarbures en Algérie ».
L'Observatoire ajoute que « Grâce à la monnaie commune maghrébine, les opérateurs économiques et financiers maghrébins pourront exporter, importer, investir au sein de la Communauté économique maghrébine CEM, sans utiliser de devises. Les voyageurs maghrébins pourront utiliser cette monnaie et circuler librement sur le territoire de celle-ci. Un institut monétaire maghrébin se chargera d'opérer les compensations entre les flux monétaires chaque année. Le solde négatif (ou positif) au niveau d'un pays doit être réglé en devises à l'autre pays créancier (ou débiteur) ou reporté, d'un commun accord l'année suivante ».
Mais, cependant, les observateurs soutiennent « qu'il est possible de faire une consolidation des comptes, en agrégeant les besoins et les excédents de devises à l'échelle des cinq Etats de la CEM. Ce mécanisme a existé entre les pays de l'Est européen sous le nom de Barter (compensation) ».
Le commerce maghrébin qui est appelé à se développer, a besoin d'une organisation et d'une harmonisation des activités et de la règlementation. Ainsi, selon l'analyse des experts, « les coéchangistes maghrébins doivent faire face à l'obstacle du financement du commerce intra maghrébin, car les banques maghrébines acceptent rarement les lettres de confirmation des accréditifs entre elles. Ce sont les banques maghrébines qui jouent le rôle d'arbitre avec un coût financier substantiel et des retards dans les règlements ».
Sari préconise d'appeler la nouvelle monnaie commune qui deviendra unique, à plus long terme, le DINRHAM. C'est la fusion du dinar et du dirham en un seul mot. Le dinar est utilisé par 3 pays du Maghreb, l'Algérie, la Libye et la Tunisie. La monnaie marocaine étant le dirham.
L'avantage de cette proposition, selon lui, consiste à faciliter les échanges de biens et de services ainsi que des investissements intra maghrébins et les déplacements des touristes maghrébins au sein de la région.
Probable passage à une
monnaie commune maghrébine
Pour les analystes économistes et les financiers, « l'intensification de la coopération économique entre l'Algérie et le Maroc depuis 2011 et la visite du ministre marocain à Alger le 23 et 24 janvier 2012 est de bon augure. Mais des lobbys aussi bien marocains qu'algériens ont tout intérêt à ce que les frontières restent fermées et que la tension demeure. C'est leur fonds de commerce et ils en tirent des avantages matériels et financiers conséquents. La stabilité et le développement sont cependant d'une acuité sans précédent, la jeunesse et les peuples de la région ont des exigences qu'ils exprimeront inlassablement encouragés par ce « printemps arabe » qui n'est pas prêt à clore sa saison ».
Ils estiment que « le Maghreb doit combiner l'intégration par le marché (caractéristiques des expériences des pays de l'Ouest) et l'intégration par la production (dominante dans les ex-pays socialistes). L'intégration économique par le marché recherche comme objectif central la réalisation d'un marché unique par les pays membres qui restent autonomes dans le domaine de la production. Toutes les entraves à la libre circulation des marchandises entre les pays membres doivent être supprimées ».
Ils reconnaissent, toutefois, « qu'il y a bien évidemment des degrés divers d'intégration des marchés : l'intégration la moins élaborée est la zone de préférence douanière, la plus élaborée est l'Union économique qui est caractérisée par la libre circulation des marchandises, la libre circulation des facteurs et par l'Union monétaire. Entre les deux se trouvent la zone de libre-échange, l'Union douanière et le marché commun ».
La proposition de Sari inhérente à une monnaie commune, se veut plus pragmatique et plus adaptée aux conditions socio- économiques et géostratégiques du Maghreb. Elle vise à faire passer les échanges intra maghrébins de 2 à 40%.
Il préconise une implantation opportune et adéquate de la monnaie maghrébine unifiée, en ce sens qu'il affirme que « le passage à une monnaie commune peut se faire très rapidement.
Par contre, l'instauration de la monnaie unique n'interviendra qu'au bout de 10 à 20 ans. Cela implique un transfert de compétences en matière de politique monétaire et une accélération des processus d'intégrations économiques.
L'objet de la visite du président Bouteflika à Tunis et la venue du Premier ministre tunisien à Alger, ainsi que la mission de travail du ministre des Affaires étrangères du royaume chérifien à Alger, El Othmani, qui a été reçu par son homologue algérien, Mourad Medelci, montrent tout l'engouement des dirigeants du Maghreb de construire l'intégration économique de cette région d'Afrique du Nord, condamnée à s'entendre pour assurer le développement économique de leurs pays respectifs.
Selon le site de l'Observatoire économique de Marseille, « les pays du Maghreb subiront les retombées négatives de cette crise européenne et mondiale, le Maroc et la Tunisie subiront la baisse de la demande de leurs produits agricoles, agroalimentaires et autres produits manufacturés, d'un reflux des rentrées touristiques et d'une diminution des transferts de leurs travailleurs résidant en Europe ».
En ce qui concerne l'Algérie, cet expert souligne que « les canaux de transmissions sont multiples. Le premier danger qui guette le pays est la perte d'une partie de ses réserves de change. En demandant aux créanciers de la Grèce de renoncer à 50% de leurs créances (perte sèche sur la moitié des obligations publiques), les Etats européens ont signifié aux marchés qu'ils ne garantiront plus l'infaillibilité d'un des membres de l'Union européenne. L'Algérie, d'après certaines estimations disposent de 40 milliards dollars d'obligations souveraines européennes, en cas de faillite des grands pays comme l'Italie, l'Espagne et effet de dominos la France et même l'Allemagne, pourrait perdre une partie ou la totalité de ses placements ».
Sari précise que « l'investissement en bons du Trésor américains n'est pas sans risque. Il n'est plus exclu que les Etats-Unis utilisent le chapitre 11 et se déclarent en faillite. Dans ce cas le pays de l'Oncle Sam négocierait un effacement partiel (50 à 75%) de leurs dettes auprès de leurs créanciers, parmi lesquels comptent la Chine, le Japon, les pays du Golfe et l'Algérie ».
Aussi, selon lui, il est inconcevable que l'on continue à extraire de façon frénétique du pétrole et du gaz pour entreposer cette masse de dollars (200 milliards dollars, d'après les dernières estimations) dans les tonneaux des Danaïdes. Il vaudrait mieux préserver ces richesses pour les générations futures et réduire drastiquement l'extraction des hydrocarbures».
Par ailleurs, cet expert montre que si la crise économique, qui est la suite logique de la crise financière, s'aggrave on n'est pas à l'abri d'un effondrement des prix du pétrole comme ce fut le cas en 2008, de 140 dollars le baril à 36 dollars, alors que les importations ne cessent de croître pour atteindre le chiffre record de 41 milliards dollars ce qui fait le bonheur des lobbies de l'importation aux dépens des producteurs.
En ce sens que dit-il, « il y aura un ralentissement des transferts des Algériens basés en Europe, car le chômage frappe essentiellement les étrangers et ceux d'origine étrangère. Il est indispensable de développer les échanges et les investissements sud-sud dans le cadre maghrébin et avec les pays africains et arabes ».
Vers l'éradication de la fuite des capitaux
Tenant compte des expériences européenne et internationale, Sari ne propose pas une monnaie unique maghrébine d'emblée. « Celle-ci pouvant être l'aboutissement de convergences économiques et monétaires à un stade suprême et où les volontés politiques pour la consolidation de la communauté économique maghrébine soient fermement et irrémédiablement tenue » a-t-il déclaré
Abordant les dangers de la fuite des capitaux vers l'étranger, celui-ci affirme que « le fait que les monnaies des Etats du Maghreb soient inconvertibles fait disparaître le risque de changes des coéchangistes maghrébins et empêche la fuite des capitaux hors Maghreb.
La difficulté de se procurer des devises impacte les importations. Les réserves de change au Maroc ne couvrent que 5,5 mois d'importation. C'était 3 à 4 mois en Algérie après la chute des cours des hydrocarbures en Algérie ».
L'Observatoire ajoute que « Grâce à la monnaie commune maghrébine, les opérateurs économiques et financiers maghrébins pourront exporter, importer, investir au sein de la Communauté économique maghrébine CEM, sans utiliser de devises. Les voyageurs maghrébins pourront utiliser cette monnaie et circuler librement sur le territoire de celle-ci. Un institut monétaire maghrébin se chargera d'opérer les compensations entre les flux monétaires chaque année. Le solde négatif (ou positif) au niveau d'un pays doit être réglé en devises à l'autre pays créancier (ou débiteur) ou reporté, d'un commun accord l'année suivante ».
Mais, cependant, les observateurs soutiennent « qu'il est possible de faire une consolidation des comptes, en agrégeant les besoins et les excédents de devises à l'échelle des cinq Etats de la CEM. Ce mécanisme a existé entre les pays de l'Est européen sous le nom de Barter (compensation) ».
Le commerce maghrébin qui est appelé à se développer, a besoin d'une organisation et d'une harmonisation des activités et de la règlementation. Ainsi, selon l'analyse des experts, « les coéchangistes maghrébins doivent faire face à l'obstacle du financement du commerce intra maghrébin, car les banques maghrébines acceptent rarement les lettres de confirmation des accréditifs entre elles. Ce sont les banques maghrébines qui jouent le rôle d'arbitre avec un coût financier substantiel et des retards dans les règlements ».
Sari préconise d'appeler la nouvelle monnaie commune qui deviendra unique, à plus long terme, le DINRHAM. C'est la fusion du dinar et du dirham en un seul mot. Le dinar est utilisé par 3 pays du Maghreb, l'Algérie, la Libye et la Tunisie. La monnaie marocaine étant le dirham.
L'avantage de cette proposition, selon lui, consiste à faciliter les échanges de biens et de services ainsi que des investissements intra maghrébins et les déplacements des touristes maghrébins au sein de la région.
Probable passage à une
monnaie commune maghrébine
Pour les analystes économistes et les financiers, « l'intensification de la coopération économique entre l'Algérie et le Maroc depuis 2011 et la visite du ministre marocain à Alger le 23 et 24 janvier 2012 est de bon augure. Mais des lobbys aussi bien marocains qu'algériens ont tout intérêt à ce que les frontières restent fermées et que la tension demeure. C'est leur fonds de commerce et ils en tirent des avantages matériels et financiers conséquents. La stabilité et le développement sont cependant d'une acuité sans précédent, la jeunesse et les peuples de la région ont des exigences qu'ils exprimeront inlassablement encouragés par ce « printemps arabe » qui n'est pas prêt à clore sa saison ».
Ils estiment que « le Maghreb doit combiner l'intégration par le marché (caractéristiques des expériences des pays de l'Ouest) et l'intégration par la production (dominante dans les ex-pays socialistes). L'intégration économique par le marché recherche comme objectif central la réalisation d'un marché unique par les pays membres qui restent autonomes dans le domaine de la production. Toutes les entraves à la libre circulation des marchandises entre les pays membres doivent être supprimées ».
Ils reconnaissent, toutefois, « qu'il y a bien évidemment des degrés divers d'intégration des marchés : l'intégration la moins élaborée est la zone de préférence douanière, la plus élaborée est l'Union économique qui est caractérisée par la libre circulation des marchandises, la libre circulation des facteurs et par l'Union monétaire. Entre les deux se trouvent la zone de libre-échange, l'Union douanière et le marché commun ».
La proposition de Sari inhérente à une monnaie commune, se veut plus pragmatique et plus adaptée aux conditions socio- économiques et géostratégiques du Maghreb. Elle vise à faire passer les échanges intra maghrébins de 2 à 40%.
Il préconise une implantation opportune et adéquate de la monnaie maghrébine unifiée, en ce sens qu'il affirme que « le passage à une monnaie commune peut se faire très rapidement.
Par contre, l'instauration de la monnaie unique n'interviendra qu'au bout de 10 à 20 ans. Cela implique un transfert de compétences en matière de politique monétaire et une accélération des processus d'intégrations économiques.
L'objet de la visite du président Bouteflika à Tunis et la venue du Premier ministre tunisien à Alger, ainsi que la mission de travail du ministre des Affaires étrangères du royaume chérifien à Alger, El Othmani, qui a été reçu par son homologue algérien, Mourad Medelci, montrent tout l'engouement des dirigeants du Maghreb de construire l'intégration économique de cette région d'Afrique du Nord, condamnée à s'entendre pour assurer le développement économique de leurs pays respectifs.
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