Est-il permis de mettre des enfants en bas âge dans de telles conditions de scolarité ' Les parents s'interrogent mais n'arrivent pas à trouver d'explications au laisser-aller qui entoure l'école de leurs petits « protégés ».
L'école primaire Sidi Ahmed 2, héritée de la désaffection de la base vie d'une entreprise yougoslave du bâtiment, Impros, ressemble à s'y méprendre à « un camp de concentration » en abandon. C'est un dossier des plus volumineux que détient M. Souissi, le directeur. Requêtes adressées à la commune et à la direction de l'Éducation, expertise de l'infrastructure par le CTC, inspection sanitaire de l'UDS' Les baraquements Impros qui tenaient du provisoire (leur démolition devait intervenir en principe une fois les chantiers de l'entreprise yougoslave achevés) ont été maintenus en l'état pour des besoins de recasement d'urgence.Une école y a vu le jour en 1989. C'était, comprend-t-on à travers un courrier du directeur, pour parer provisoirement à une demande de scolarisation émanant des quartiers limitrophes. Mais il se trouve qu'en fin de compte ce provisoire dure depuis '19 ans ! 150 enfants suivent leurs cours dans des salles aménagées dans les hangars. Elles se trouvent dans un état d'insalubrité avancé. Les murs porteurs présentent des lézardes béantes. D'après les enseignants, celles-ci se creusent de plus en plus depuis le séisme du 20 mars 2006. Les toitures recouvertes en amiante laissent de plus passer les eaux de pluie. Le parterre en PVC est décollé. Les salles étroites ont des ouvertures d'un seul coté. De ce fait lumière du jour et aération y font cruellement défaut.En temps chaud, « l'air devient tout simplement irrespirable ». L'aberration est à son comble dans la salle réservée au préscolaire. Le sol est affaissé sur tout un coté. Les enfants qui y prennent place ont presque les yeux' dans le plafond ! Une forte odeur de renfermé emplit la salle. L'air ne circule pas. Pour cause, les fenêtres sont « volontairement condamnées ». On préfère ce « moindre mal » que de laisser l'accès libre à des chiens « en liberté », aux poules et aux rats. A ce propos, une élève de 5e a, la pauvre, été mordue l'année passée par l'un de ces rongeurs. Au niveau de la cour, un mur de soutènement d'un escarpement intérieur et le mur de clôture penchent et menacent de s'effondrer.L'accès vers les salles en pente est mal indiqué pour des enfants de cet âge. M. Belabbes, le secrétaire général de l'association des parents d'élèves, tire la sonnette d'alarme. Il relate un autre incident qui révèle la précarité des infrastructures. Il rappelle un court circuit électrique qui, en 2006, a failli tourner à la catastrophe si ce n'était la vigilance des enseignants. Pour finir de peindre le triste tableau, les enfants et des familles recasées se marchent sur les pieds. Ces dernières au nombre de 9, en plus de vivre dans les mêmes circonstances que les malheureux chérubins, doivent supporter le stress de l'exiguïté. Zahir, son épouse et ses 3 enfants se disputent 24 m2 depuis '1994. M. Hamoudi, qui enseigne depuis 25 ans (dont 17 passés à Sidi Ahmed 2) y vit également.Il dresse un constat angoissant : subir sans cesse l'amiante, le jour en classe et le soir « chez lui ». Son épouse a été « opérée du c'ur parce que évoluant dans un réduit mal aéré et humide ». Les recasés précisent qu'ils ne disposent ni d'eau ni de sanitaire. Les parents d'élèves, se demandent comment une telle école est homologuée. Une enseignante parle de promesses de solutions qui sont faites lors de visites des autorités. Mais celles-ci « tombent très vite à l'eau ». Un parent se doute plutôt que les visites ne servent juste de prétexte pour voir la possibilité de recaser une autre malheureuse famille. De notre coté, on se demande ce que façonnera dans la tête de l'enfant une telle atmosphère.
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Posté Le : 18/11/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : R. Oussada
Source : www.elwatan.com