Algérie

Des droits face à des monopoles



Des droits face à des monopoles

«Nous lançons un appel solennel pressant à toutes les parties concernées, (fédérations internationales, continentales et nationales, organisations professionnelles et médias publics) pour trouver dans les plus proches délais, les solutions appropriées -à l'exemple notamment des dispositions pertinentes de la Convention européenne sur la télévision transfrontière de nature à garantir le fonctionnement normal du service public par l'assurance de la diffusion des programmes sportifs et, en l'occurrence footballistiques, au plus grand nombre possible de téléspectateurs et d'auditeurs sans entrave ni discrimination, de quelle que sorte que se soit», se sont là des propos suffisamment rares pour qu'ils soient soulignés. Cette déclaration de l'Union des radios et télévisions internationales (Urti) est unique dans les annales du commerce mondialisé et du pouvoir de l'argent.Il est heureux de voir des télévisions se soucier du droit des plus humbles de pouvoir voir un match de football, une pièce de théâtre ou tout autre spectacle. Dans ce monde mondialisé où tous les biens et tous les hommes ont un prix, dans ce monde régit par les règles des puissants et de l'OMC, il est bon de savoir que quelques personnes mènent une «révolution» pour que les règles commerciales soient soumises à une éthique. Une «révolution» qui puisse faire admettre à ceux qui possèdent des «droits» que d'autres personnes sur cette planète en ont aussi.
Le monopole est pourtant interdit dans les pratiques commerciales sauf pour les droits de retransmission télévisuels. Cette exception est le résultat de diverses pratiques que l'on retrouve uniquement dans le sport.
Une exception voulue par les dirigeants du monde sportif. Cette volonté a transformé le sport en spectacle. Un spectacle payant pour que les sportifs professionnels puissent bénéficier du même statut qu'un chanteur ou d'un comédien. Cette manière d'aborder le sport n'a rien à voir avec la charte olympique. Il s'agit de pur business et de pur spectacle. S'il s'agissait d'un concert de rock aucune chaîne de télévision au monde (quoique !) n'aurait osé le diffuser sans payer un minimum de droits au propriétaire et de droits d'auteurs aux musiciens ayant assuré le spectacle. Mais les chaînes de télévisions privées et les nouveaux monstres qui se chargent d'acquérir des droits de retransmission d'événements uniquement pour faire des bénéfices et sans réelle envie de le retransmettre font dans la spéculation pure. Pourtant cette dernière a ses lieux de prédilections à savoir les salles de marchés de toutes les bourses de la planète.
Les capitalistes qui se sont offusqués que les plus faibles puissent user de moyens détournés pour obtenir le droit de voir un match de football sont plus à plaindre qu'autre chose. Ils fonctionnent à l'argent et pour eux l'argent doit mener le monde.
Les pauvres n'ont pas le droit au plaisir.
Ils n'ont le droit que de se soumettre aux puissants qui d'ailleurs peuvent acquérir les meilleures armes comme les meilleurs
avocats. Cette vision des droits de retransmissions télévisuelles sont à mettre dans le même cadre que ceux qui nous expliquent que la spéculation sur les matières premières alimentaires est légale.
Les monopoles sont bannis des bonnes pratiques commerciales. Il serait plus que temps que les présidents de fédérations sportives les bannissent de leurs pratiques et trouvent d'autres moyens pour financer ce qui doit rester, in fine, qu'un sport. Ceux qui veulent faire du sport un spectacle devraient se reconvertir dans le cirque ou tout autre art, cela serait beaucoup plus profitable pour tous.
A. E.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)