Algérie

Des doutes subsistent sur leur nationalité : 92 harraga arrêtés en Espagne



Jeudi dernier, 92 migrants, supposés algériens, ont été interceptés par la garde civile espagnole sur la côte andalouse (sud), selon la sous-préfecture d'Almeria citée par l'AFP. Parmi ces migrants «81 sont des hommes, 6 femmes et 5 mineurs», a indiqué la sous-préfecture d'Almeria. «Ces migrants manifestement de nationalité algérienne, sous réserve de leur identification définitive, étaient sur cinq embarcations qui évoluaient à proximité de Cabo de Gata, dans la province d'Almeria. Arrêtés par la garde civile, ils ont été amenés au port de Garrucha d'où ils devaient être transférés dans un centre de rétention pour étrangers», selon la même source.

En effet, l'identité des harraga pose toujours problème pour les pays de destination ainsi qu'au pays d'origine. Problème évoqué récemment par Ahmed Ouyahia qui avait regretté que certains des harraga, une fois ayant traversé la Méditerranée, détruisent leurs documents d'identité.

En mars dernier, la police turque a arrêté un groupe de 120 clandestins algériens qui tentait de franchir la frontière avec la Grèce. Ces ressortissants algériens ont été détenus pendant cinq jours dans une prison à Adana, au nord-ouest du pays. Adana est devenu un point de passage très fréquenté par les immigrants clandestins algériens qui tentent d'entrer en Europe. Des réseaux de trafic d'êtres humains demanderaient entre 900 et 1.200 euros à chaque Algérien pour les faire passer en Grèce par bateau. Et si les 92 émigrants qui ont été repérés par la garde civile espagnole ont été plus ou moins chanceux, d'autres périssent dans des conditions dramatiques. Certaines sources estiment qu'il existerait quelque 600 cadavres de harraga algériens en Espagne. Une information qui a été catégoriquement démentie par le ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger, M. Djamel Ould Abbès, qui avait affirmé que seulement neuf cadavres ont été recensés dans des morgues de Murcie et d'Alicante (sud de l'Espagne), et qui ne sont pas tous les cadavres d'Algériens. Les candidats à l'émigration clandestine ou les «harraga» tentent de rejoindre l'autre rive de la Méditerranée, à bord d'embarcations de fortune, mais finissent souvent dans les filets des gardes-côtes, ou périssent en haute mer. Malgré la décision des autorités de sanctionner l'émigration clandestine en instaurant un délit de «sortie illégale du territoire national», les candidats à l'exil continuent de faire la fortune des passeurs, encouragés par les récits colportés de bouche à oreille de ceux qui ont réussi la traversée. Les amendements du code pénal prévoient une peine d'emprisonnement de 2 à 6 mois et une amende de 20.000 à 60.000 DA ou de l'une de ces deux peines seulement à l'encontre de tout Algérien ou étranger résidant qui quitte le territoire national d'une façon illicite. Pour rappel, les gardes-côtes algériens ont fait échouer en 2008 quatre cent dix-huit tentatives d'émigration clandestine vers l'Europe à partir des côtes de l'Ouest, selon un bilan officiel. Durant la même année, les gardes-côtes ont repêché quarante-huit corps de personnes noyées au large de ces côtes et enregistré la disparition en mer d'une dizaine de candidats à l'émigration clandestine vers l'Espagne particulièrement. Dernièrement, le ministère de la Solidarité nationale a mis en place une cellule d'urgence et a mis à la disposition des familles des harraga un numéro vert (15 27). Dans le même cadre, le ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger a appelé toutes les familles et les personnes concernées par le phénomène de l'émigration clandestine à contribuer à aider à retrouver leurs enfants, à les localiser et à les faire rapatrier ou éventuellement à en identifier les corps.






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