Algérie

Des douaniers, des policiers et des étrangers devant la justice Affaires liées aux exportations de déchets ferreux et non ferreux



Des douaniers, des policiers et des étrangers devant la justice                                    Affaires liées aux exportations de déchets ferreux et non ferreux
En tout, 26 personnes sont poursuivies pour fausse facturation, transfert illicite de devises, blanchiment d'argent et corruption.
Programmées pour être jugées hier, deux affaires liées à l'exportation de déchets ferreux et non ferreux ont été renvoyées par la cour d'Alger. La première relève du tribunal criminel et concerne 19 accusés. Il s'agit de 7 exportateurs privés ainsi que 12 douaniers, parmi lesquels 9 sont poursuivis pour «faux et usage de faux en écriture publique et dilapidation de deniers publics». Six de ces derniers étaient au box des accusés. Ils avaient fait l'objet d'une prise de corps pour être présents à l'audience d'hier. Néanmoins, un de leurs collègues, poursuivi pour les mêmes faits, n'a pas répondu à l'appel. Il en est de même pour deux témoins. Ce qui a poussé le président, M. Kherrabi, à ajourner le jugement à la prochaine session criminelle. Pour ce qui est des 6 accusés concernés par la prise de corps, le magistrat a ordonné leur libération en faisant savoir : «Je vous laisse en liberté, mais faites attention, si l'un d'entre vous n'est pas là le jour du procès, j'appliquerai les mesures nécessaires ! Mes remarques s'adressent également aux témoins'»
Des remarques qui suscitent la joie chez les accusés, en détention, d'autant qu'ils sont tous en poste au niveau de la direction générale des Douanes. Cette affaire, faut-il le rappeler, remonte à près de dix ans et verra la convocation de 34 témoins à charge et à décharge. La deuxième affaire au programme de la journée d'hier a quant à elle été renvoyée à une date non encore décidée. «L'affaire sera jugée en audience spéciale, vu le nombre important des personnes concernées. Nous vous communiquerons la date une fois la salle disponible», déclare le président, M. Helali. Cette fois-ci, l'affaire est correctionnelle. Elle revient à la cour après avoir été jugée, en octobre dernier, par le tribunal de Sidi M'hamed, près la cour d'Alger. Ce dernier avait prononcé des peines allant de 1 à 8 ans de prison. Au box des accusés, ils sont 26 inculpés, dont 6 en détention, 5 exportateurs, parmi lesquels 2 Libanais, et un douanier. Les autres prévenus en liberté provisoire sont tous des policiers et des douaniers exerçant au port de Ténès. Cette affaire remonte au début de l'année en cours, lorsque le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, avait saisi, dans un courrier confidentiel, le ministre des Finances sur des informations faisant état de «transferts illicites et de blanchiment d'argent» opérés entre autres par des sociétés libanaises domiciliées à Alger, dans le cadre de leur activité d'exportation de déchets ferreux et non ferreux, via la Turquie.
Deux enquêtes sont alors ouvertes. La première par les services du fisc et la seconde par l'administration douanière. Mais les deux ne trouvent rien. Leurs rapports font état de la mention RAS, c'est-à-dire rien à signaler. Un mois plus tard, soit le 30 mars 2011, les enquêteurs du Département du renseignement et de la sécurité (DRS), relevant du ministère de la Défense, prennent le relais. Les deux Libanais (des frères), propriétaires de sociétés d'exportation de déchets ferreux, sont arrêtés. Ils sont soupçonnés de faire «dans le transfert illicite de capitaux». Puis d'autres opérateurs, algériens, et de nombreux douaniers et policiers vont faire l'objet d'arrestation et de garde à vue. Dans la foulée, des révélations sur l'implication de certains responsables, notamment des douanes, sont faites par certains prévenus.
Ces noms vont par la suite disparaître du rapport de l'enquête préliminaire. En tout, 26 personnes sont poursuivies pour «fausse facturation, transfert illicite de devises et blanchiment d'argent, corruption» puis jugées et condamnées, sans la présence d'une partie civile.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)