Algérie

Des dollars qui nagent



Tout le monde ne parle qu'argent. Ce n'est pas parce que l'on n'a rien à dire, mais simplement parce que le gouvernement, après quelques tournées, a décidé de lancer 285 milliards de dollars sur la piste. Bien sûr, c'est une bonne chose pour un pays qui manque d'infrastructures, mais comment faire pour que cet argent ne parte pas en fumée, dissipé par évaporation dans des circuits qui transpirent trop ' A titre de comparaison, il y a quelques années, le pays était sec et aride comme une vieille femme qui aurait trop enfanté. Pas d'eau. Arrive Bouteflika, il voit la mer, touche sa poche, appelle son ministre et installe des usines de dessalement. L'Algérie respire, elle se retrouve arrosée, humide, mouillée par l'émotion.Pour cette injection massive d'argent propre dans des tuyaux pas très propres, c'est un peu l'équivalent : quand on envoie de l'eau dans les canalisations, il faut installer des pompes et des compteurs et vérifier tout le système avant, sinon l'essentiel de l'eau part dans les égouts. Pour éviter les pertes et les fuites dans l'injection de ces énormes capitaux, comment faire ' Vérifier les canalisations ou installer des compteurs ' Il suffit en fait de retirer 1% sur les 285 milliards de dollars pour payer des inspecteurs incorruptibles chargés de vérifier où va l'argent injecté. Que perd-on ' 2,85 milliards de dollars, alors que sans inspecteurs, on peut déjà estimer les pertes à 30% du fait de la corruption, c'est-à-dire à 95 milliards de dollars.Pourquoi 1% ' C'est la somme qu'il faut pour payer 10 000 inspecteurs pendant trois ans, à raison de 8000 dollars par mois, soit 800 000 DA, soit largement de quoi les mettre à l'abri de la corruption. Mais cela ne se fera pas. Pourquoi ' Parce que de toute façon, personne ne paye l'eau. Même s'il y a des compteurs. C'est connu, quand on aime on ne compte pas. Sauf les dollars.


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