Algérie

Des dizaines de victimes chaque année



Des dizaines de victimes chaque année
Les produits pyrotechniques font des dégâts incalculables. De même pour la fête de l'Aïd El Adha qui peut se transformer en peine, en regret. « Chaque année, c'est le même scénario qui se répète », a indiqué Dr R. B., médecin généraliste à la polyclinique de Khemis El Khechna (Boumerdès), ajoutant que « des dizaines de victimes d'accidents domestiques liés à la mauvaise manipulation d'instruments et d'équipements servant au dépeçage du mouton depuis l'égorgement, en passant par le dépouillement jusqu'à l'éventrement de la bête, sont enregistrées chaque année. Nous sommes habitués à ces accidents ». Cette opération, qui comporte toutes ces étapes de manière systématique, « ne se déroule pas toujours sans heurts », s'accordent à dire les professionnels de la santé. L'année dernière, il y a eu une cinquantaine de victimes ayant été reçues dans cette structure sanitaire où les soins nécessaires leur ont été prodigués. La méconnaissance des actes « bien précis » que nécessite cette opération en est à l'origine. De nombreux citoyens, ne maîtrisant pas toutes ces techniques, tentent de s'initier à cette pratique mais sans pour autant solliciter l'avis et le savoir-faire des professionnels, avons-nous appris sur place. En effet, ils veulent apprendre seuls sur le tas. Cependant, cet exercice minutieux n'est pas facile pour les non-initiés. N'est pas égorgeur de bêtes qui veut, cela nécessite des applications habiles et professionnelles, selon un boucher très sollicité par des citoyens qui ne veulent pas prendre de risques. « Cette ignorance conduit à des erreurs de manipulation graves et parfois irréversibles », explique le médecin, se rappelant d'un jeune homme qui avait nécessité plusieurs points de suture pour recoudre le doigt. En tout cas, le service des urgences de la polyclinique a enregistré, le premier jour de l'Aïd, une trentaine de victimes, le chiffre peut facilement augmenter le deuxième jour, d'après Mustapha, infirmier. « Chaque année, on reçoit des blessés, parfois gravement atteints, nécessitant, souvent, des points de suture. Ce sont les mains qui sont généralement touchées. Les cas graves sont dus à l'usage d'instruments bien aiguisés souvent de grande dimension », précise le médecin ajoutant que « même des enfants en sont parfois atteints. Ils entourent leurs parents et se blessent eux aussi suite à un moment d'inattention des adultes ». Les professionnels de la santé nous ont affirmé qu'ils reçoivent beaucoup de blessés le premier jour de l'Aïd, notamment le jour du sacrifice. « Le deuxième jour de l'Aïd, ce sont plus les femmes qui sont victimes d'accidents. Les couteaux étant trop tranchants, il arrive qu'elles se blessent les mains. Il y a de cela quatre ans, nous avons reçu une jeune dame qui a failli perdre son doigt. Il a fallu nettoyer la plaie et lui faire des points de suture en plus d'un traitement d'un mois », a indiqué Mustapha. Un médecin privé, spécialiste en chirurgie générale, nous a affirmé, pour sa part, que chaque année, il est sollicité chez lui, étant donné qu'il ne travaille pas le jour de l'Aïd, par des voisins pour soigner leurs blessures. « La survenance de tels accidents est courante le jour de l'Aïd, je suis habitué à traiter de tels incidents », dit-il. « Heureusement que j'ai tout le nécessaire pour prodiguer les premiers soins. »




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