Algérie

Des dizaines de milliers de personnes à Sanaa



«Le peuple veut la chute du régime, le peuple veut le départ d’Ali Abdallah Saleh», ont-ils scandé, selon  l’AFP. Des partisans du régime ont eux aussi organisé une importante manifestation, à l’appel du parti présidentiel, le Congrès populaire général (CPG). La manifestation des opposants est la plus importante que Sanaa ait connue depuis le début de la contestation populaire contre Abdellah Saleh. L’influent prédicateur Abdel Majid Zendani, soupçonné par Washington de soutenir le terrorisme, a  affirmé qu’il «soutenait les revendications des jeunes». Des leaders de l’opposition, qui ont appelé à une «journée de colère» mardi, ont pris part à la manifestation, ainsi que des chefs de tribus. Dans le sud, au moins 19 manifestants ont été blessés dans la province de Hadramout et 1 à Aden où l’armée s’est déployée en force, lors de la dispersion par les forces de sécurité des manifestations en soirée. Certains ont été touchés par balles, selon des sources médicales. Des milliers de personnes ont également défilé à Lahaj, réclamant la chute   du régime. Le dictateur de Sanaa, tout en renouvelant son engagement à «protéger les manifestants» et son appel à l’opposition pour une reprise du dialogue, a critiqué le président américain Barack Obama devant la presse.     «Chaque jour, nous entendons une déclaration du président Obama ; en Egypte, ne faites pas ceci, en Tunisie, ne faites pas cela (...) de quoi se mêle-t-il à Oman ' De quoi se mêle-t-il en Egypte ' Il est le président des Etats-Unis!», a lancé le président yéménite. Selon lui, les soulèvements «de Tunis au sultanat d’Oman (...) sont une tempête orchestrée depuis Tel-Aviv, sous la supervision de Washington. Il y a un centre d’opérations à Tel-Aviv pour déstabiliser le monde arabe, et qui est dirigé depuis la Maison-Blanche». La haut commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Navi Pillay, a mis en garde le Yémen contre toute «répression violente des manifestations», invitant le pouvoir à protéger «le droit des manifestants et des journalistes dans le respect des lois internationales».   Par ailleurs, le président Abdallah Saleh a limogé hier les   gouverneurs de quatre provinces dans le sud et d’une cinquième dans l’ouest du Yémen, où se déroulent de violentes manifestations contre son pouvoir, a annoncé un responsable à Sanaa. Les gouvernorats concernés sont Aden, Hadramout, Abyane et Lahaj dans le sud et le sud-est en plus de Hodeïda, dans l’ouest du pays, a-t-il précisé sous le couvert de l’anonymat. Ces cinq provinces sont le théâtre de violentes manifestations contre le régime du président Saleh, au pouvoir depuis 32 ans. Les personnalités limogées n’ont pas été remplacées dans l’immédiat. Selon l’organisation des droits de l’homme, Amnesty International, au moins 27 personnes ont été tuées depuis le 27 janvier, début des manifestations réclamant le départ du président au pouvoir depuis 1978.


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