Des dizaines de martyrs et de blessés à Ghaza: L'armée sioniste poursuit ses bombardements au Liban

Samedi, 421e jour de l'agression contre Ghaza, le nombre de victimes de la barbarie israélienne s'est élevé à 44.382 martyrs et 105.142 blessés, a indiqué, hier, le ministère de la Santé de l'enclave assiégée. La même source a fait état également d'un bilan de 19 martyrs et de 72 blessés dans les 4 massacres enregistrés lors des précédentes 24 heures.

Ces chiffres ne prennent pas en compte les victimes des bombardements dans la partie nord de Ghaza. Le ministère de la Santé précise que de nombreuses victimes, martyrs et blessés, n'ont pu être atteintes par les ambulances de la Protection civile.

De son côté, la Protection civile de Ghaza a annoncé, hier, le martyre d'un de ses membres, l'officier Mohamed Zuhair al-Sharbasi, dans un bombardement israélien qui a visé des maisons de citoyens dans le camp de Jabaliya, au nord de l'enclave, portant à 88 le nombre de martyrs de l'organisme de secours depuis le 7 octobre 2023.

Pour rappel, vendredi en fin d'après-midi, le porte-parole de la Protection civile a déclaré à Al Jazeera un bilan de « plus de 75 martyrs dans deux massacres distincts qui ont eu lieu contre la famille Ahmed et Al-Baba à Beit Lahia». «Nous ne savons pas grand-chose de ce qui se passe dans le nord de Ghaza à cause du siège israélien. Des familles entières y ont été exterminées et nous ne savons rien d'elles», a-t-il déclaré, ajoutant «qu'il y a des survivants qui restent longtemps sous les décombres, et il n'y a pas la protection civile pour les secourir».

L'intervenant a également affirmé que durant plus de 54 jours de siège, « environ 10.000 personnes ont été blessées dans le nord de la bande de Ghaza ». « Il y a environ 60.000 personnes dans cette partie qui sont sans nourriture ni eau » dit-il encore.

« Ce qu'il se passe dans le nord de la bande de Ghaza est un génocide organisé et un nettoyage ethnique », a conclu le porte-parole de la Protection civile dans sa déclaration sur Al Jazeera.

Le correspondant d'Al Jazeera a également déclaré, vendredi, qu'il n'a pas été possible d'avoir des détails des deux massacres avant « quelques heures après qu'ils se soient produits» parce que «l'armée d'occupation a délibérément empêché les journalistes d'atteindre le nord de la bande de Ghaza ».

En outre, de l'aveu même de l'ancien ministre de la Défense israélien et ancien chef d'état-major, Moshe Ya'alon, dans une déclaration sur une chaîne de télévision, l'entité sioniste « mène des opérations de nettoyage ethnique dans le nord de Ghaza ». « Il n'y a plus de Beit Lahia, plus de Beit Hanon. Actuellement, ils opèrent à Jabaliya en la nettoyant depuis l'ouest », a-t-il ajouté. Par ailleurs, le Commissaire général de l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a déclaré, samedi, que l'opération militaire dans le nord de la bande de Ghaza a entraîné le déplacement de 130.000 personnes au cours des dernières semaines. De son côté, le Programme alimentaire mondial (PAM) a mis en garde contre l'aggravation de la crise alimentaire à Ghaza, ajoutant que «les prix des produits de base ont augmenté de plus de 1000 %».

L'armée israélienne poursuit son nettoyage ethnique au nord de Ghaza

Samedi, depuis l'aube jusqu'à 15h (localement), les bombardements de l'aviation militaire et l'artillerie israélienne sur plusieurs régions de Ghaza, du nord au sud, ont fait 46 martyrs, selon un bilan établi par des sources médicales rapporté par Al Jazeera. Deux heures plus tôt, ce chiffre était de 29 martyrs. Dans le nord, les bombardements sur Jabaliya et Beit Lahia ont commencé très tôt pour cibler des maisons peuplées, ou des restes d'habitations. Un correspondant d'Al Jazeera a déclaré qu'un Palestinien est tombé en martyr après avoir été pris pour cible par des drones israéliens près de l'école Halima Al-Saadia à Jabalia Al-Nazla. Des médias palestiniens, cités par Al Jazeera, ont rapporté qu'un important incendie s'était déclaré dans le camp assiégé de Jabaliya.

Les mêmes sources, ont rapporté, vers 11h (localement) d'intenses tirs d'hélicoptères de l'armée d'occupation israélienne sur des maisons à proximité de l'hôpital Kamal Adwan. Quelques heures plus tard, la chaîne satellitaire Al-Aqsa a déclaré que des avions de combat israéliens avaient ciblé, à nouveau, des maisons des résidents à proximité de l'hôpital Kamal Adwan. La difficulté pour les journalistes d'accéder à ces zones ne permet pas de donner un aperçu sur le nombre de victimes de ces attaques continues.

Dans la région centre de l'enclave, vers 4h du matin, un bombardement israélien d'une maison dans le quartier d'Al-Rimal, au centre de la ville de Ghaza, a fait 4 martyrs et plusieurs blessés.

A la mi-journée, c'est le quartier de Shujaiya à l'est de la ville de Ghaza qui est ciblé par des bombardements, faisant au moins 7 martyrs et plusieurs blessés.

Au sud, un bombardement israélien qui a visé la région d'Al-Satar Al-Sharqi au nord-est de la ville de Khan Younes, a fait 2 martyrs et plusieurs blessés, a rapporté un correspondant d'Al Jazeera. Toujours à Khan Younes, 5 martyrs dont 3 travailleurs de l'organisation humanitaire World Central Kitchen (WCK) qui distribue des repas aux personnes déplacées, ont été victimes d'un bombardement visant une voiture dans la rue Salah-Eddine, a indiqué un correspondant d'Al Jazeera. Un autre massacre a eu lieu au sud de Khan Younes visant des citoyens à la recherche de sacs de farine. Des sources palestiniennes, citées par Al Jazeera, ont indiqué que le nombre de martyrs du massacre s'est élevé à 14.

A Rafah, le journaliste a ajouté que l'est de la ville a été ciblé par un bombardement aérien accompagné de tirs de chars israéliens, coïncidant avec l'atterrissage d'un hélicoptère d'évacuation à l'est de la ville située dans le sud de la bande de Ghaza, probablement pour retirer des soldats tués et blessés dans une attaque de la résistance palestinienne. En effet, vers 14h35 (localement), les Brigades Al-Qassam, la branche militaire du Mouvement de la Résistance islamique (Hamas), ont annoncé, via leur compte Telegram, que leurs combattants ont ciblé un char israélien Merkava avec un obus Al-Yassin 105 dans la zone d'Al-Mufti, au nord du camp de Nuseirat. Les Brigades ont indiqué, également, que dès le retrait des soldats blessés, le char avait été à nouveau visé par un autre obus antiblindage.

Liban: Israël bombarde à nouveau, les Etats-Unis...silencieux

Le ministère libanais de la Santé a annoncé, vendredi soir, que le bilan total depuis le début de l'agression israélienne jusqu'à la date du cessez-le-feu s'élève à 3961 morts et 16.520 blessés.

Moins de 24 heures après la publication de ce bilan, l'armée sioniste a repris ses bombardements sur des zones du sud Liban, faisant plusieurs martyrs et des blessés, en plus d'empêcher des habitants de dizaines de villages d'y retourner.

Les Etats-Unis, principal «garant» du cessez-le-feu, et que la France, qui a décidé d'accorder l'immunité à Netanyahu et à son ex-ministre de la Guerre, Yoav Gallant, observent un total mutisme.

Samedi, des médias libanais, cités par Al Jazeera, ont rapporté qu'un drone israélien avait visé une voiture garée dans la ville de Majdal Zoun, au sud du Liban. Le ministère libanais de la Santé a annoncé la blessure de 3 personnes dans cette attaque.

De son côté, l'Agence nationale de l'information (NNA) a fait état de deux martyrs et deux blessées suite à une attaque effectuée par un drone israélien sur la ville de Rab Thaleen à Nabatieh, au sud du Liban. L'agence a ajouté que l'artillerie israélienne a bombardé le projet Taybeh, et que «l'armée sioniste a procédé à des incursions dans la ville d'Aitaroun - district de Bint Jbeil, en violation continue de l'accord de cessez-le-feu», et qu'un « mouvement de soldats et de véhicules a été observé dans la localité d'Al-Matit et dans certains quartiers d'Aitaroun, où une voiture de marque «Rapid» a été incendiée».

«Il a également été enregistré que les soldats ont mené des opérations de ratissage à l'aide de mitrailleuses lourdes vers la ville de Bint Jbeil depuis leur position à la périphérie de la ville de Maroun al-Ras pour intimider et expulser les gens et les empêcher de retourner dans la ville», ajoute NNA.