La Mission d'assistance des Nations unies pour l'Irak (Manui) a déclaré avoir reçu des informations crédibles selon lesquelles des manifestants avaient été pris pour cible par des hommes armés non identifiés les 14, 15 et 16 février en soirée, faisant au moins 50 blessés.Les forces de l'ordre irakiennes ont violemment réprimé, lundi soir, les manifestants anti-pouvoir, regroupés par centaines autour de la place Tahrir, épicentre de la contestation à Bagdad. Selon des ONG citant des sources médicales, une vingtaine de personnes parmi les protestataires ont été blessées par balles réelles. Dans la soirée de lundi à hier, des groupes d'hommes armés s'en sont pris également aux nombreux manifestants pacifiques en usant de leurs fusils de chasse.
D'après des témoins cités par des médias locaux, ces hommes armés seraient des partisans du puissant leader chiite Moqtada Sadr, qui s'est retiré, rappelle-t-on, du mouvement de contestation après avoir apporté son soutien à l'actuel Premier ministre désigné, Mohammed Al Allawi, rejeté par la population. Des tentes installées par les protestataires depuis plusieurs semaines aux environs de la place Tahrir ont été, en outre, brûlées par des milices armées et activant, selon les manifestants, pour l'Iran.
Des scènes similaires se sont déroulées dans plusieurs villes d'Irak, à Kerbala et Bassora notamment où les citoyens continuent d'occuper la rue rejetant le Premier ministre, M. Allawi, et réclamant l'organisation d'élections anticipées. L'ONG Amnesty International se dit extrêmement préoccupée par l'ampleur de la violence meurtrière contre les manifestants pacifiques. L'ONG de défense des droits de l'homme a tenu pour responsables les autorités irakiennes et des milices des violences qui continuent de faire des morts et des dizaines de blessés parmi les manifestants pacifiques.
Lundi, la représentante spéciale du Secrétaire général des Nations unies en Irak, Jenin Hennes-Blackshart, a de son côté vivement condamné l'utilisation d'armes de chasse contre des manifestants pacifiques dans la capitale et a exhorté le gouvernement à protéger les manifestants. La Manui a déclaré avoir reçu des informations crédibles selon lesquelles des manifestants avaient été pris pour cibles par des hommes armés non identifiés les 14, 15 et 16 février en soirée, faisant au moins 50 blessés.
La mission a ajouté dans un communiqué diffusé lundi soir qu'au moins 150 personnes avaient été blessées à Kerbala, en janvier dernier, en raison de l'utilisation de méthodes similaires. Un nouveau gouvernement irakien composé de ministres "indépendants" sera annoncé dans les prochains jours par le Premier ministre désigné, Mohammed Al-Allawi, qui a promis de répondre aux demandes clés des manifestants, mais ces derniers n'accordent aucun crédit aux promesses du Premier ministre. Hier, des centaines d'étudiants ont une nouvelle fois battu le pavé à Bagdad et dans plusieurs villes du sud du pays affichant leur détermination à poursuivre la mobilisation.
Karim Benamar
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Posté Le : 19/02/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Karim BENAMAR
Source : www.liberte-algerie.com