Les manifestants en Irak ont de nouveau réclamé l'organisation d'élections anticipées, une réforme de la loi électorale et la désignation d'un Premier ministre indépendant.Le mouvement de contestation en Irak ne connaît aucun répit, près de 5 mois après les premières marches massives contre la classe dirigeante accusée de corruption et d'incompétence. Hier, des milliers de manifestants antigouvernementaux se sont opposés aux forces de sécurité et ont bloqué des rues de Bagdad, bien décidés à accentuer la pression sur les autorités, qui avaient jusqu'à lundi pour apporter des réponses aux revendications des manifestants.
La veille, la police antiémeute a violemment réprimé les contestataires pacifiques, causant des dizaines de blessés parmi la population. Selon des médias présents sur place, les forces de l'ordre ont fait usage de tirs à balles réelles, provoquant un grand mouvement de panique. Certaines sources, citant des témoins, ont affirmé que les tirs à balles réelles ont fait plusieurs blessés parmi les contestataires.
Ce mouvement qui réclame depuis début octobre une refonte du système au pouvoir avait été quelque peu éclipsé ces dernières semaines par la flambée des tensions entre l'Iran et les Etats-Unis, les deux principaux parrains de Bagdad. Pour éviter que les rassemblements ne perdent de leur élan face à la montée des tensions régionales, les manifestants avaient adressé lundi dernier un ultimatum d'une semaine au gouvernement pour répondre à leurs demandes.
Celles-ci incluent un appel à des élections anticipées, une réforme de la loi électorale, la désignation d'un Premier ministre indépendant et la fin de la corruption. Hier, dès les premières heures de la matinée, les protestataires ont relancé leur action dans la capitale, mais les forces de sécurité ont agi rapidement, l'armée affirmant avoir arrêté des dizaines de manifestants et rouvert l'artère principale de la deuxième ville la plus peuplée du monde arabe (neuf millions d'habitants).
Outre la place Tahrir, c?ur de la contestation, des centaines d'autres manifestants ont aussi rallié hier la place Tayaran, où ils ont affronté les forces de sécurité, qui ont fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. Selon des médias irakiens, plusieurs villes du pays, dans le Sud notamment, ont connu des scènes de violence similaires suite à des affrontements entre les jeunes en colère et les forces de l'ordre.
Depuis octobre 2019, environ 460 personnes ont perdu la vie à la suite de violences liées le plus souvent à la répression des manifestations et 25 000 autres ont été blessées. Mais, selon un centre de documentation irakien de crimes de guerre, le nombre de manifestants tués est largement dépassé et a atteint 669.
Vendredi prochain, un grand rassemblement est prévu dans la capitale, à l'appel du leader chiite Moqtada Sadr. Ce rassemblement sera, selon ses organisateurs, l'occasion d'exiger le départ des troupes américaines d'Irak.
K. B./Agences
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Posté Le : 21/01/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Karim BENAMAR
Source : www.liberte-algerie.com