Algérie

Des dizaines de harraga tentent l'aventure au péril de leurs vies: La saignée !



Le phénomène de la «harga» connaît un regain notable en Algérie, en reprenant de plus belle ces dernière semaines. La détermination de ces Algériens d'arriver coûte que coûte en Europe, au détriment de leur vie, n'a jamais été aussi forte.Des convois de harraga des deux sexes, prennent, chaque semaine, le large en direction de l'Espagne ou de l'Italie, sur des embarcations de fortune faisant fi de leur vie. Des dizaines sont interceptées chaque jour, par les gardes cotes algériens. Ceux-là sont des chanceux, puisque tant d'autres périssent en haute mer. Comme ça a été le cas pour trois jeunes dont les corps ont été repêchés par les garde-côtes au large de Tigzirt, à Tizi-Ouzou, mardi. Et le bilan risque de s'alourdir.
Mais c'est au niveau de l'Oranie que de plus en plus de tentatives sont mises. De Ghazaouet, Mostaganem, Oran, et Aïn Témouchent, les gardes cotes sont sur le qui-vive. Rien qu'hier, ce corps de sécurité d'Oran a mis en échec une tentative d'émigration clandestine de 34 «harraga» dans deux opérations distinctes. 15 personnes, dont deux femmes et un bébé de 4 mois, ont tenté de rejoindre les rives ibériques à bord d'une embarcation pneumatique. 19 autres personnes, dont trois de nationalité étrangère, ont pris le départ à bord d'une embarcation pneumatique, et ont été interceptées à Aïn El Turck. Dans la nuit de dimanche à lundi dernier, ils étaient 97 harraga à avoir été interceptés par les gardes-côtes, au large de différentes plages de l'ouest du pays. 34 autres harraga à bord de deux embarcations pneumatiques, ont été sauvés in extrémis par les gardes-côtes, tandis que les corps de deux d'entre eux ont été repêchés sans vie. Coté Est, et bien que les médias font part chaque jour de disparition de plusieurs jeunes ayant pris le large à partir d'Annaba, les unités de ce corps de sécurité de la région n'ont, durant ces deux derniers mois, pu déjouer aucune de ces tentatives.
La détresse des parents
En effet, plusieurs familles des différentes régions du pays exhortent les pouvoir publics à lancer des recherches pour retrouver leurs enfants souvent âgés de moins de trente ans, disparus depuis leurs départs des belles plages de la coquette. C'est à se demander pourquoi les gardes-côtes de l'ouest du pays arrivent à déjouer ces opérations d'immigration clandestine, alors que ceux des cotes de l'Est n'y arrivent pas. Pourtant, le volume des départs de ces convois est pratiquement le même. Les parents de ces jeunes disparus lancent des appels de détresse, afin de retrouver leurs enfants. C'est le cas de la commune de Rais Hamidou qui s'est révoltée, le jour de la fête d'el mawlid ennabaoui, pour contester contre la passivité des autorités devant la disparition de dix jeunes, au large de la Sardaigne, ayant pris le large depuis Annaba. Une semaine après, c'est le tour des habitants de la Casbah, de Bab El oued, el Harrach et de Meissonier, de marcher à Alger, pour bousculer la passivité des autorités. Plusieurs familles d'Annaba, Tiaret, et Taref pleurent leurs enfants péris en mer, et dont les corps ont été retrouvés.
Des réseaux de passeurs incriminés
Les familles n'ont eu le choix que d'interpeller les hautes autorités du pays, pour identifier les passeurs et les réseaux criminels spécialisés dans l'immigration clandestine, afin de les mettre hors d'état de nuire. Sur ce volet, les choses commencent à bouger. Les services de la gendarmerie nationale d'Oran ont annoncé avoir démantelé deux réseaux de passeurs de voyageurs clandestins par mer. Trois individus ont été arrêtés à Bousfer, en pleine activité criminelle, tandis que cinq autres ont été interpellés à Ain El Kerma. La société est en partie responsable de l'ampleur qu'a pris ce phénomène.
La démission de parents, des autorités locales et publiques. Un mal-être général dans une société bloquée, qui n'offre que peu de perspectives d'intégration sociale et de réalisation de soi, ont fait que des jeunes à la fleur de l'âge, optent pour ce choix radical. Ils sont également poussés par les appels d'autres, qui ont réussi à arriver sains et saufs en Europe. Nombre de vidéos circulant sur les réseaux sociaux, montrent ces harraga incitant leurs amis et frères à tenter également leur chance, pour améliorer leurs conditions de vie. Certains analystes estiment que la «harga» est «une réaction extrême, non seulement au manque de perspectives en Algérie, mais aussi aux difficultés, voire à l'impossibilité d'obtenir des visas de voyage».


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