Algérie

Des dizaines de Français manifestent devant le «mur de la honte»



Les Sahraouis célèbrent, depuis hier, le 36e anniversaire de leur République. Un Etat dont le peuple est divisé, depuis 1980, par un mur de séparation de près de 2700 km.De notre envoyé spécial au Mehbes.
(Territoire libéré du Sahara occidental)

Pour marquer cet anniversaire de la proclamation de la RASD, ils étaient des dizaines de manifestants français à se rendre dans la localité de Mehbes et à former une chaîne humaine devant ce «symbole» de l'occupation marocaine, pour demander son démantèlement. Elus, représentants de familles d'accueil, syndicalistes, délégués d'associations de solidarité françaises ont dénoncé à l'unisson ce rempart militaire truffé de millions de mines antipersonnel et surveillé par des milliers de soldats armés jusqu'aux dents.
«Ça me choque de voir ce mur, cela exprime plus la volonté d'occuper que de préserver», lâche, dépité, Claude Rucker, un anthropologue venu de Nice pour «constater les problèmes pour enrichir mes recherches anthropologiques». Né à Alger qu'il n'a pu revoir qu'en 2005, cet ancien pied noir regrette que «les Etats ne se rendent pas compte que cela favorise des extrémismes qui menacent la région et l'Occident».
Le maire de Saint-Denis indigné
«C'est anachronique de voir ce mur. Ça ne doit pas exister. Où est la liberté '», enchaîne France Veyl, une avocate française, une habituée de la défense des activistes sahraouis. Pour elle, «ce mur, c'est quelque chose à abattre même si nous ne sommes pas nombreux on le fera par la conviction, pour que le peuple sahraoui retrouve sa liberté». Car Mme Weyl est convaincue que «la liberté est toujours victorieuse». Elle n'omettra pas, par la même occasion, de lancer un message à tous les activistes sahraouis dont certains croupissent dans les geôles marocaines, pour leur dire : «Nous sommes là, juste dernière vous, tenez bon !»
Brigitte Bedouet, représentante des familles d'accueil d'enfants sahraouis dans la ville du Mans, se dit «choquée» à la vue du «mur de la honte». Elle foule le sol sahraoui pour la première fois en compagnie de sa compatriote, Martine Barrabas, «pour exprimer leur souhait que le peuple sahraoui retrouve son territoire».
«Il faut que l'hypocrisie cesse», estime pour sa part le maire de Saint-Denis, qui exhorte l'Elysée à jouer «un rôle plus positif» dans la résolution du conflit du Sahara occidental. Il a ainsi invité les candidats à la présidence française à porter dans leur programme la question sahraouie. «Ces derniers doivent se prononcer sur ce vieux conflit. On ne doit pas se permettre d'étouffer un conflit », avance-t-il.
C'est le v?u qu'exprime aussi son compatriote Laloyer Grégory, un syndicaliste CGT, un cheminot de Normandie. «Notre gouvernement doit agir pour contraindre le Maroc à ouvrir des négociations pour donner le territoire au peuple sahraoui», dit-il. Laloyer Grégory dit par ailleurs se retrouver dans les camps «pour redynamiser les activités d'accueil et de solidarité avec le peuple sahraoui». «Un peuple cloisonné c'est un sentiment d'offense. C'est une entrave à la circulation des populations sahraouies», estime-t-il.


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