Beaucoup de ruelles du quartier populaire d'El-Hamri sont pratiquement inaccessibles pour les automobilistes. Depuis le sinistre qui a frappé la famille Mihoub, mercredi dernier, et qui a coûté la vie à trois membres de cette famille, la majorité des familles qui occupent les anciennes bâtisses de ce quartier ont préféré quitter leurs maisons et s'installer sous des tentes et des abris de fortune. A la rue des Puits, comme dans les rues Rouaz, Bengandoura, Capitaine Rahou, du Petit Lac Salé, le constat est le même: des dizaines de tentes montées et d'autres en cours d'installation. «On a peur de revivre le même scénario, nos maisons menacent ruine et peuvent s'écrouler sur nos têtes à n'importe quel moment, on n'arrive pas à fermer l'oeil dans des conditions pareilles», disent les familles. En effet, le phénomène de la prolifération des tentes au niveau du quartier d'El-Hamri date de plus deux mois déjà, en fait depuis le début de l'automne. Cependant, le nombre des tentes installées par les habitants, qui ne dépassait pas les 18 abris, a tout simplement été multiplié par 5 ou 6, après l'effondrement d'une vieille bâtisse qui a endeuillé le quartier par la perte de trois membres de la même famille. Notons qu'auparavant, soit avant le drame, les services de l'APC nous ont fait savoir qu'une enquête a été lancée pour identifier les vrais occupants de ces abris de fortune. A l'issue de cette opération, des mesures devraient être prises et les rues libérées. Abordant le cas des familles sinistrées à la suite des intempéries, à l'issue de sa visite au quartier, le ministre de la Solidarité, Djamel Ould Abbas, avait indiqué qu'une commission d'enquête de wilaya, indépendante, recensera les cas les plus urgents pour permettre leur prise en charge le plus vite possible. De son côté, la famille Mihoub sera relogée dans les meilleurs délais. Le ministre a rappelé aux habitants du quartier que «la wilaya d'Oran, qui a bénéficié d'un programme spécial de logements en phase de concrétisation, répond à la demande des citoyens en fonction des priorités». Pour rappel, dans le cadre des mesures prises par l'Etat, Oran a bénéficié dernièrement de l'inscription d'une opération de restauration de 200 immeubles. Cette action, qui vient à point nommé, ne représente en fait qu'une goutte dans un océan, surtout quant il s'agit d'une ville qui compte plus de 2.000 immeubles menaçant ruine, selon des statistiques de 2005, un chiffre qui a été sûrement dépassé. Le quartier d'El-Hamri, qui compte plus de 10.000 habitations, est considéré comme le site où se concentre le vieux bâti de la ville d'Oran. Par ailleurs, et selon un bilan communiqué par la direction de la Protection civile, une centaine d'effondrements partiels ont été enregistrés depuis le début de l'année en cours, la majorité dans les quartier de Derb, Sidi El-Houari, El-Hamri, Saint Eugène et Bel Air. Ces effondrements ont fait six morts et plusieurs blessés. Du côté de la wilaya, des sources affirment que «suite aux instructions du wali, l'opération d'assainissement et de lutte contre les tentes et les taudis qui défigurent l'aspect physionomique de la deuxième capitale du pays, se poursuivra». Dans ce cadre, plus de 450 familles sinistrées ont été relogées depuis le début de l'année.
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Posté Le : 02/12/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : J Boukraâ
Source : www.lequotidien-oran.com