Algérie

Des dizaines de familles en détresse



Au c?ur du quartier Makkari, ex-St-Eugène, dans une petite ruelle, Salhi-Houari, où les bâtisses vieillies apparaissent décrépies, lézardées, il y a plus de dix familles environ qui sont dans le désarroi et qui attendent que des logements sociaux leur soient attribués.Le lieu est assez déroutant avec un immeuble en retrait par rapport à la route, des escaliers rudimentaires et inachevés et des coursives tenant presque par miracle, les armatures de fer apparentes et rouillées, les barreaudages maintenus avec du fil de fer, une partie de la dalle de l'étage effondrée.
Et au rez-de-chaussée des constructions illicites avec de la tôle de zinc en guise de toit qui ne résistera pas à la chute d'un pan de mur ou d'escalier, du dessus.
Et c'est précisément ce qui s'est déjà produit et à deux reprises, ont raconté les habitants de ce lieu de vie misérable. "Lorsqu'il y avait eu du vent et des pluies l'année passée, un morceau de la dalle et un pan de mur se sont effondrés sur la construction d'une des familles.
La mère a été très sérieusement blessée d'ailleurs et a perdu son bébé, alors qu'elle était presque à terme", se rappelle el-hadja, l'une des plus anciennes résidentes de cet immeuble, ayant l'acte de propriété de son appartement qu'elle occupe depuis plus de trente ans.
Les pompiers sont intervenus ce jour-là et une autre fois lorsqu'un enfant a chuté du 1er étage, les barreaudages de la coursive ayant cédé sous son maigre poids, dit-on encore.Mohamed, l'un des pères de famille, journalier de son état, monte les escaliers qui n'ont aucune rampe, avant de lâcher : "Je dois accompagner mes enfants les plus jeunes pour qu'ils empruntent à chaque fois cet escalier."
Les familles ont toutes, bien sûr, des demandes de logement en instance, mais elles n'ont pas obtenu le précieux document de la Protection civile disant que les lieux sont dangereux, malgré les accidents ayant déjà survenu.
Une jeune mère de famille témoigne : "Oui, moi, je reconnais que j'ai fait une construction illicite en bas, mais je n'ai jamais rien obtenu. Ils peuvent faire des enquêtes (les autorités, ndlr) et ils verront que mon mari n'est pas un salarié.
Chaque jour il sort pour tenter de gagner quelque chose. Et avec le coronavirus, c'est encore pire. On est dans la misère, et souvent on vit de la charité des gens." Et à cette jeune femme, dont le visage a vieilli avant l'heure, d'expliquer que son niveau vie "ne lui permettra jamais de payer un loyer de 20 000 DA et plus".
"Je n'ai pas où aller si on ne nous aide pas", lance-t-elle.Certes, dans tous les anciens quartiers d'Oran, l'on retrouvera ainsi des histoires de familles vivant dans des conditions extrêmes.
À Oran, ce sont pourtant presque 70 000 logements qui ont été distribués ces 20 dernières années, et 25 000 autres logements sociaux seront attribués dans les prochains mois. Et c'est sur ce segment que la demande est toujours très forte.

D. L.


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