Algérie

Des dizaines de citoyens de Haïzer devant le juge



Des dizaines de citoyens issus de la commune de Haizer, située à 10 kilomètres à l'est de Bouira, ont été convoqués la semaine dernière pour être entendus par le juge d'instruction, a-t-on appris jeudi auprès des avocats du collectif de défense des détenus du mouvement populaire.D'aucuns font un lien direct entre ces appels incessants, ces derniers jours, à travers la toile bleue, pour des marches pour la journée du 22 février, à l'occasion du 2e anniversaire du Hirak et les tentatives d'intimidation du pouvoir pour faire avorter ce retour à la contestation populaire qui risque encore une fois de l'ébranler.
Ainsi, selon le collectif des avocats, durant la semaine dernière, au moins 39 jeunes de la commune de Haizer ont reçu des convocations pour être entendus par le juge d'instruction près le tribunal de Bouira mais, jusqu'à vendredi, personne ne connaissait la suite donnée à ces auditions. Seul le juge d'instruction, et sur la base du dossier qui lui a été présenté, ayant une relation directe avec l'élection présidentielle du 12 décembre 2019 et la campagne électorale qui l'avait précédée, notamment l'affaire du murage du portail principal du siège de l'APC de Haizer, pourra décider soit de classer le dossier, soit de programmer un procès dont la date sera arrêtée ultérieurement.
Par ailleurs, et toujours pour la même commune, 25 autres citoyens ont été convoqués pour un procès jeudi au niveau du même tribunal. Cependant, selon certains avocats, seulement 5?personnes parmi les 25 étaient présentes. Les autres n'ayant, selon les premiers éléments en leur possession, pas reçu de convocation pour ce procès qui en est à sa troisième audience après deux reports.
Concernant ce procès, les mêmes avocats nous apprennent que toutes ces personnes sont poursuivies pour des faits qui remontent au 12 octobre 2019, jour de la venue du candidat Ali Benflis dans le cadre de sa campagne électorale à Bouira et les émeutes qui s'en étaient suivies aux abords de la Maison de la culture Ali-Zamoum de Bouira. Des chefs d'inculpation de «fermeture de la voie publique, destruction de biens d'autrui, etc» ont été retenus contre elles. Ainsi, durant cette affaire, le procureur avait requis 2 ans de prison ferme contre les 5 personnes présentes, alors que pour les autres, le procès devra normalement être reprogrammé, s'il est démontré que les convocations n'étaient pas parvenues à leurs destinataires. Le verdict est prévu pour le 5 mars prochain.
Rappelons que lors de la convocation par la police des jeunes émeutiers durant l'été 2020 concernant cette affaire, plusieurs actions de rue ponctuées par des grèves générales avaient été organisées à Haizer et, à l'époque, les responsables de la police avaient tenu à rassurer ces jeunes qu'aucune suite ne leur serait réservée concernant l'élection présidentielle du 12 décembre 2019.
Pour rappel, la présidentielle au niveau de la wilaya de Bouira a été marquée par des émeutes et une annulation totale du vote au niveau de 16 communes de la wilaya, dont la commune de Haizer.
Cela étant, outre ces dizaines de citoyens qui se sont présentés au tribunal de Bouira, d'autres activistes du mouvement populaire de 2019 sont toujours sous le coup de poursuites judiciaires et attendent leurs procès. C'est le cas de Meziane Chabane, ex-P/APC de Haizer, actuel élu à l'APW de Bouira et membre du secrétariat national du RCD, poursuivi dans plusieurs affaires, ou encore de l'autre activiste Alloune Toufik de M'Chedallah, ainsi que de Yahia Semmache d'Ath-Leksar dont le procès est prévu pour le 16 février prochain. Tous ces activistes sont poursuivis pour leurs activités au sein du mouvement populaire, le Hirak.
Y. Y.
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